Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
80
APPLICATIONS GÉOLOGIQUES
DE LA SPÉLÉOLOGIE
1° Que les eaux actuelles sont beaucoup moins abondantes que les anciennes; 20 Que, dans les cavernes, elles n'ont jamais cessé de
visible (sur près de 300 mètres), entre les deux siphons de Peak-Cavern. La disposition est la même que dans quantité de cavernes servant ou ayant servi de réservoirs
chercher et de trouver des niveaux de plus en phis
à une source voisine, par exemple la grotte d'Osselle
profonds;
(Doubs),
sources sont bien, dans les terrains fissurés, les collecteurs généraux de crevasses de drainage, ramifiées à l'infini dans le sol, sous forme de galeries ou de puits verticaux. Comme dans le Périgord (V. Les Abîmes, p. 376), les gens du pays affirment que la caverne a été formée
gauche du ruisseau formé par la première ; sous le chemin qui mène à la grotte, elle sort de la terre mème (B du plan)
3' Et que les rivières souterraines aboutissant à des
par une action volcanique et « agrandie par la forge des courants souterrains (*) ».
Sources de Peak-Cavern. - Nous avons à examiner maintenant les sources qui, entre la caverne et le village de Castleton, sourdent de terre, pour former le ruisseau nommé .Peak' s-Hole-Water, rejoignant à Hope la rivière Noe, affluent elle-même de la Derwent. Il y a trois de ces sources, toutes impénétrables à l'homme. La première, à 50 mètres de distance et il 15 mètres en contre-bas de l'entrée de Peak-Cavern, sort
d'un joint de strates encombré de gravier (A du plan); son
volume, son altitude, sa limpidité et sa température (-4- 8° C.) suffisent à prouver qu'elle est la réapparition du
ruisseau souterrain qui se perd dans le milieu de la caverne, au pied de la grande descente, à 400 mètres
de distance environ et seulement 2 ou 3 mètres plus haut. Je n'ai aucun doute sur cette communication évidente. La pente de la partie inconnue du courant souterrain (qui s'écoule sans doute, non pas dans une galerie de
large section, mais simplement entre des joints de strates) est légèrement plus faible que celle de la partie (*) Heywood's penny guide to Castleton, p. 8; Manchester, 1895.
près Besançon, et l'abîme, du Mas-Raynal (Aveyron), on j'ai retrouvé la Sorgues, etc. La deuxième source est 80 mètres plus loin sur la rive
parmi les herbes, beaucoup plus abondante, bien moins claire et sensiblement moins fraiche, à la température de 90,3; il résulte de ces trois particularités qu'elle ne vient pas de Peak-Cavern. Son origine est inconnue. Ainsi grossie, la Peak's-Hole-Water s'augmente encore sur sa rive droite, cette fois, de la troisième source (C du plan), la plus abondante ; elle jaillit avec violence, comme
source de fond, pareille à Font-Polémie du Lot, d'un bassin où on l'a captée. De même que la deuxième, elle est à 90,3 et pas très limpide. Les orages des jours précédents l'ont certainement troublée. On la nomme Russet-Well (puits Russet), et on affirme que, débitant en
moyenne 4.000 gallons par minute (18.173 litres), elle n'a jamais cessé de couler et d'alimenter Castleton depuis des siècles.
Or, dans la mine ,de Coalpitmine-Hole, à 1 kilomètre ouest de Perryfoot, une rivière souterraine trouvée, à 40 fathoms (73 mètres) de profondeur, a servi à épuiser toutes les eaux de la mine. Cette rivière contenait du gravier, et il y a quelques années on a remarqué que les travaux de la mine troublaient le Russet-Well, distant de 6 kilomètres à l'est. De Même, on a vu souvent les crues chasser hors de Peak-Cavern des grit-stones (grès), que l'on ne recontre qu'autour d'Eldon-Hole (à 4 kilomètres ouest). « La circulation des eaux souterraines a, d'ailleurs, subi beaucoup de changements depuis cent cinquante ans, Tome X, 1896.