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54 NOTE SUR LA MINE AUX MINEURS DE RIVE-DE-GIER
dicat, puissamment aidé par divers journaux de la région.
Dès le 26 avril 1886, le Syndicat avait adressé aux députés du département de la Loire une protestation énergique contre les agissements de la Compagnie qui voulait inonder ses mines Le 7 juin suivant, il faisait insérer dans le Lyon Républicain une protestation non moins vive.
Ces plaintes trouvaient de l'écho hors du bassin de Saint-Étienne. Un délégué du Syndicat, qui avait été por-
ter à Paris, le 29 mars 1886, un mémoire adressé aux pouvoirs publics, avait trouvé bon accueil auprès. de divers membres du Parlement, dont quelques-uns vinrent
à Rive-de-Gier étudier sur place la situation, et s'employèrent ensuite à soutenir, par la voie des journaux et par des démarches personnelles, les réclamations du Syndicat.
Là se borna, d'ailleurs, toute la campagne contre la Société des Houillères de Rive-de-Gier. Il a été question, dans certaines. publications, de .« manifestations ouvrières » : une émotion assez vive suivit, dans le milieu ouvrier, l'arrêt du puits Sainte-Barbe; mais les manifes-
tations paraissent s'être bornées à l'envoi d'une délégation auprès du directeur. C'est ainsi que se propagea et s'enracina, dans le bassin de Rive-de-Gier, l'idée d'une mine aux mineurs à constituer au profit des membres du Syndicat des Mineurs de Rive-de-Gier. Il faut toutefois reconnaître que ce syn-
dicat, qui portait haut le drapeau des victimes de l'arrêt des travaux de Rive-de-Gier, et qui prétendait, en réclamant pour ses adhérents la propriété des concessions en litige, défendre les droits des anciens ouvriers de ces exploitations, ne comprenait parmi ses membres qu'un très petit nombre de ceux que les mesures prises par la compagnie avaient privés de travail. Quelques chiffres officiels en font foi.
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Pendant le quatrième trimestre de 1885, le nombre des ouvriers mineurs occupés dans les communes de Saint-Joseph, Rive-de-Gier, Saint -Genis-Terre-Noire, Lorette et Cellieu était de 881 ; pendant le quatrième trimestre 1886, il n'y en avait plus que 574. Le nombre des ouvriers congédiés à la suite dé l'arrêt des travaux de la Société des Houillères peut donc être évalué à la différence entre ces deux chiffres, soit 307. Sur ce nombre, une centaine trouvèrent du travail dans la région de Grand'Croix : le nombre d'ouvriers occupés aux mines
dans les communes de Grand'Croix et Saint-Paul se trouva en effet passer, dans la période qui nous occupe, de 1.148 à 4.242; un certain nombre s'expatrièrent ; d'autres, propriétaires dans les environs, restèrent chez eux ; d'autres, enfin, trouvèrent du travail au curage du canal de Givors, de sorte qu'en février 1887 le service des Mines évaluait à une cinquantaine le nombre de ceux qui, depuis la fermeture des mines, n'avaient pas trouvé à s'embaucher. Le chômage forcé de 50 ouvriers était certes un malheur digne d'intérêt ; mais il y avait loin
de là à la calamité dont s'émouvait, sur des rumeurs fort exagérées, l'opinion publique, même en dehors du bassin de la Loire. Quant à la prétention du Syndicat de représenter et de
défendre les intérêts de tous les ouvriers ainsi frappés, elle paraît singulièrement exagérée, si l'on considère que, tandis que le nombre des ouvriers mineurs de ce district diminuait de plus de 300 et passait de 881 à 574, le syndicat ne gagnait que 35 membres nouveaux, et ne comptait, en février 1887, que 127 adhérents, auxquels il faut joindre, pour la comparaison dont il s'agit, les 40 candidats dont il a été question plus haut. Mais, si la presse grossissait le nombre d'infortunes à soulager, et si le Syndicat exagérait son importance en prétendant abriter toutes les victimes de l'arrêt des