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DE TUBES A FUMÉE
ACCIDENTS CAUSÉS PAR DES RUPTURES
ACCIDENTS CAUSÉS PAR DES
RUPTURES DE TUBES A FUMÉE DE 1888 A 1896 Par M. C. WALCKENAER, Ingénieur des Mines, Secrétaire de la Commission centrale des Machines à vapeur.
Sur les chemins de fer oh circulent des locomotives pourvues de tubes à fumée en laiton, l'écrasement ou la rupture d'un de ces tubes est un accident assez fréquent : sur un des réseaux français, pendant le 2° semestre de 1895,
les avaries de cette espèce ont eu lieu en service sur le pied moyen de 13 à 14 ruptures par an et par 100 locomotives à tubulures de laiton. Cet accident est généralement
inoffensif. Le petit diamètre des tubes, les
disposi-
tions de la chaudière, sa situation en plein air, sauvegardent, dans la plupart des cas, le mécanicien, et le chauffeur. De temps à autre cependant, un accident de personne s'ensuit : c'est lorsque l'avarie coïncide avec une circonstance spéciale, par exemple lorsque la porte du foyer est ouverte ou mal fermée, ou lorsque la locomotive stationne sur une fosse et qu'un agent, descendu
pour graisser le mécanisme, s'y trouve surpris par le flux brûlant refoulé hors du cendrier. En France, dans l'espace de quatre ans (1893-1896), il est arrivé six fois que des accidents de cette sorte ont causé, à des agents des chemins de fer, des incapacités de travail excédant vingt jours ; en 1896, l'un de ces accidents a brûlé un
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-mécanicien assez grièvement pour qu'il ait eu cent huit jours d'interruption de service. Mais qu'au lieu de fonctionner en plein air, comme une locomotive, une chaudière soit placée à l'intérieur d'une usine ou d'un bateau, la rupture d'un ou plusieurs tubes à fumée sera une éventualité beaucoup plus redoutable, surtout si les tubes sont de fort diamètre, si la façade du générateur offre par ses ouvertures une sortie facile aux fluides brûlants, si la chambre de chauffe est étroite ou mal pourvue d'issues. De 1888 à 1896, le Ministère des Travaux publics a eu
connaissance de 15 cas où,- en dehors de l'enceinte des chemins de fer, des ruptures de tubes à fumée ont causé des accidents de personnes (*). Il en est résulté 8 morts, 13 blessures graves ; 7 personnes furent, en outre, légèrement blessées lors des mêmes accidents. Sauf pour deux hommes blessés par des tuiles arrachées d'un toit, les lésions des victimes sont toujours et uniquement des brûlures. Aucun des tubes qui ont donné lieu à ces 15 accidents n'est en acier ni en fer ; ces tubes sont tous en laiton, sauf dans 1. cas ou la matière est du cuivre. Leurs
diamètres mesurent de 6 à 9 centimètres dans 7 cas, 10 centimètres ou plus dans les 8 autres; mais toutes les morts sont causées par les tubes de cette seconde catégorie, sauf une seule qui correspond à la condition d'emplacement la phis défavorable, celle d'une chambre de bateau. Réciproquement, parmi les 8 accidents qui proviennent de tubes mesurant au moins 10 centimètres de (*) Ce relevé ne comprend ni un accident survenu le 13 avril 1893 à Chantenay (Loire-Inférieure), où 2 ouvriers ont été blessés par le déplacement (et non la rupture) d'an tube à fumée amovible, ni un accident qui a coûté la vie à 2 hommes, le 19 février 1896, à bord d'un bateau de pêche à vapeur du port de Boulogne : celui-ci est résulté, non directement de l'écrasement d'un tube, niais du départ inopiné d'un tampon
métallique qui obturait l'une des extrémités d'un tube précédemment écrasé.