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ACCIDENTS CAUSÉS PAR DES RUPTURES
DE TUBES A FUMÉE
aux brûlures les plus funestes, si l'on est directement frappé par le jet dangereux. C'est ce qu'a tristement
Le plus meurtrier (les accidents a été *celui d'Elbeuf (22 octobre 1895). La rupture a affecté 4 tubes. La porte du foyer était, cette fois encore, battante -Vers l'extérieur, sans verrou ni loquet. Contrairement au décret du 29 juin 1886, la batterie qui comprenait 3 grandes chaudières n'avait pas de clapets d'arrêt de vapeur, et il résulte des indications d'un manomètre enregistreur qu'il y a eu déversement de la vapeur des chaudières intactes.
prouvé l'accident de Glos (11 décembre 1893). Il est vrai
que dans ce cas le flux de vapeur, d'eau et de gaz du foyer dut être particulièrement important, 8 tubes, sur 14 que contenait le générateitr, s'étant brisés à la fois. Une ouvrière de dix-sept ans se trouvait en face du fourneau près .de la porte de la chaufferie ; atteinte par les fluides
brûlants et par le combustible projeté, cette jeune fille est morte quelques heures après. A la minoterie de Rouen (9 mars 1895), nous retrou-
vons tin accident mortel causé par la rupture d'un seul tube, et très comparable, sous le rapport des circonstances qui en ont fait la gravité, à celui de Honfleur. Là aussi, la porte du foyer était battante et sans verrou, ni loquet ; le cendrier avait de plus son ouverture béante; bien que la porte de la boite à fumée, convenablement loquetée, ne se soit pas ouverte, on cemprend donc que le flux brûlant ait envahi la chaufferie au lieu de s'évacuer -tout entier vers la cheminée. La chambre de chauffe, représentée par les fig. 4 et 5, Pl. X-, était une fosse profonde, formant avec la cave à charbon contiguë un ensemble de locaux peu aérés, peu éclairés, n'ayant pour* toute issue qu'une échelle de meunier placée dans la chaufferie même et près des générateurs. L'accident est arrivé à huit heures
et demie du soir, et ce n'est qu'a neuf heures qu'on put pénétrer dans ces locaux et porter secours à la victime, après avoir aéré le souterrain en ouvrant des regards qui existaient à la voûte de la cave, fermés par des plaques de fonte. On trouva le malheureux chauffeur dans cette cave, « tombé contre mi tas de charbon où il avait buté en fuyant le jet de vapeur et d'eau bouillante qui avait ouvert la porte du foyer et inondé la chaufferie (*). » (*) Rapport de M. l'Ingénieur des Mines Herscher.
Enfin, les dispositions de la chaufferie laissaient à désirer: la dhambre de chauffe, ainsi que l'indiquent les fig. 1 à3, Pl. X,
était une fosse de 2-,5 de largeur seulement, continuée il est vrai, en regard des générateurs, par des soutes à charbon souterraines: mais ces soutes n'avaient aucun escalier ni échelle de sortie, et la chambre de chauffe elle-même n'avait pour toute issue qu'un escalier situé dans sa partie de droite *et dont le pied était presque en face du générateur qui a donné lieu à l'accident. Lors de la rupture des tubes, le mécanicien chargé de l'alimentation était sur le massif des chaudières ; 2 chauffeurs et 1 aide se trouvaient dans la chambre de chauffe. Le mécanicien s'enfuit par la salle des machines, d'oit
il sauta par une fenêtre dans la cour, sain et
sauf.
L'aide chauffeur qui se trouvait tout à fait à droite de la chambre de chauffe passa sous l'escalier, gagna la petite cave au charbon à moitié pleine, et, montant sur le charbon, put soulever la plaque en fente d'un regard : là, il fut secouru : c'est celui qui n'a été que blessé. Mais les 2 chauffeurs, qui se trouvaient plus à gauche dans la chambre de chauffe, cherchèrent à gagner, pour s'enfuir, l'unique issue constituée par l'escalier : dans ce trajet ils rencontrèrent le jet brûlant, et ce fut fait d'eux. Ils ne purent traverser ce jet ; l'un d'eux s'enfuit vers la gauche et alla tomber au fond de la cave sans issue; dix ou douze minutes s'écoulèrent avant qu'on pût le secourir ; il était mourant. L'autre parvint à gagner la petite cave ,