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du mode de comparaison et de rapprochement graphique,
que vient d'imaginer. M. Michel Lévy pour mettre en lumière, dans la composition des roches, d'une part la teneur en éléments feldspathiques, de l'autre celle en éléments ferrugineux (*), l'un des plus frappants est l'affinité intime, qui attire constamment l'alumine vers la silice, la
magnésie vers la chaux. Il est tout à fait exceptionnel de voir de l'alumine avec de la chaux en excès (non combinée, elle-même, à la silice), sauf dans certains kersantons.
Si nous prenons, par exemple, deux types extrêmes, l'un acide, l'autre basique, un granite contient, en moyenne,
68 p. 100 de silice et 16 p. 100 d'alumine, tous les autres corps comptant seulement pour 16 p. 100, dent Moitié d'alcalis ; une péridotite renferme 40 p. 100 de silice et 60 p. 100 de magnésie et d'oxyde de fer.
Or les deux poids atomiques du silicium (28) et de (27,5) sont, non seulement presque identiques,
mais encore les plus faibles de tous ceux des éléments constituant les roches, si l'on excepte la soude (23), qui, en effet, forme le feldspath le plus acide, l'albite, et entre, par les plagioclases, en fortes proportions dans les roches acides. . La coïncidence n'est pas aussi complète pour les autres métaux des roches ; mais, néanmoins, dans l'ensemble, ceux qui prennent part normalement à la composition des roches sont ceux dont les atomes sont les plus légers : Na = 23;
K = 39; Mg =-- 24; Ca = 40; Mn = 55; Fe = 56; Cr = 57,5 ; Ni = 59. D'une façon générale, la chaux et la magnésie (**) caractérisent les roches basiques ; (*) Ces études ont le grand avantage de faire intervenir, dans la détermination pétrographique, la proportion des éléments considérés, tandis que, jusqu'ici, en se bornant à un examen microscopique, on n'appréciait que leur nature.
(**) Dans le granite et la granulite, les feldspaths dominants sont l'orthose, le microcline et l'albite, c'est-à-dire des feldspaths potassiques et sodiques. Les plagioclases calcosodiques n'apparaissent qu'accessoire-
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et les alcalis les roches acides, beaucoup plus que ne peuvent le faire le fer ou le silicium, dont la présence est un peu banale et dont la proportion seulement est à considérer (À).
Plus nous tendons vers des types basiques, plus l'alumine et la silice disparaissent, plus la magnésie et le fer augmentent; le péridot, caractéristique de ces roches, est un silicate de magnésie plus ou moins ferrugineux ; en même temps. la proportion d'oxygène diminuant, le fer, qui était en oligiste, c'est-à-dire en sesquioxyde, dans les roches acides, passe à l'état de magnétite, c'est-à-dire d'oxyde incomplet, de protoxyde combiné à la silice, ou même de fer natif, dans les roches basiques. Quant aux métaux plus élevés dans la série et dont le poids atomique est plus considérable, ils n'apparaissent -en quantité un peu notable qu'avec les roches les plus basiques, notamment dans les péridotites, ou à l'état de traces dans l'augite des diabases ou les micas de diverses roches, et, lorsqu'ils existent dans les scories plus légères, plus oxydées, c'est en vertu d'une autre catégorie de phénomènes, dont l'influence arrive immédiatement après la densité, l'action des minéralisateurs et des dissolvants. ment et, ce semble, par refusion d'éléments calcaires empruntés à des
terrains préexistants, qui, en même temps, forment de l'amphibole
(LAcaoix, Min. de la France, 1,52). Au contraire, dans les diorites, diabases et gabbros, les feldspaths essentiels sont des plagioclases, qui, dans les termes très basiques, aboutissent même à de l'anorthite, le feldspath calcique. La magnésie et le fer commencent à se montrer dan S certains plagioclases, mais jouent surtout un rôle dans les micas. (*) Ces éléments ordinaires des roches sont, comme il est aisé de s'y attendre, ceux qui constituent la presque totalité des gites sédimentaires, ceux-ci ne résultant évidemment que de la destruction,' de la remise en mouvement chimique ou mécanique de celles-là et, pour la même raison, ce sont également ceux qui jouent un rôle prépondérant dans la composition des mers, où se triturent constamment les roches et se reforment les sédiments. Mais cette eau de la mer, par un phénomène bien naturel, que les analyses de quelques chimistes patients ont luis en lumière avec un peu trop de fracas, contient, en outre, des traces plus ou moins sensibles de tous les métaux contenus dans tes roches.
Tome XII, 1897.
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