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176 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES GÎTES MÉTALLIFÉRES
neux. La ségrégation de ces amas paraît contemporaine de la consolidation de la roche. Le nickel se présente, comme un élément essentiel, dans ces magmas métalliques profonds; qui constituent Nickel.
les météorites, ou dans les fers natifs du Grôenland et de la Nouvelle-Zélande ; il est tout naturel de le retrouver dans des roches basiques et, en particulier, dans les serpentines de Nouvelle-Calédonie, oit il entre dans une proportion de 5 p. 100. Dans ce cas, un simple départ superficiel paraît être l'origine des gîtes de concentration, formés de silicates nickelifères et magnésiens (*). Ailleurs, comme en Norvège, une ségrégation, contemporaine de la consolidation de gabbros, a produit, à leur périphérie, des pyrrhoenfin le nickel se présente 'à l'état de tines
vrais filons arsé,niosulfurés.
En Nouvelle-Calédonie, la garniérite est accompagnée de fer chromé, d'oxyde de cobalt manganésifère (asbolite),
d'hématite, de magnétite, etc., et se trouve, comme on sait, en veines à la périphérie de poches, creusées, par alté-
ration superficielle, dans les fissures de la serpentine et remplies d'un résidu d'argile rouge. Il est assez facile de s'expliquer comment ces divers métaux ont pu se concentrer ainsi, sans même faire intervenir les phénomènes de ségrégation contemporains de la cristallisation des péridotites, qui, cependant, ont particulièrement, pour le fer chromé, commencer par jouer un rôle capital.
Il suffit, en effet, d'avoir examiné quelques roches au microscope pour avoir remarqué avec quelle facilité l'altération des silicates y détermine le groupement des éléments ferrugineux, en produisant de véritables chapelets de
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fer magnétique (ou de fer chromé, si le silicate était chro-
mifère). Par l'action seule de l'acide carbonique et de l'eau, tous les métaux de la roche, fer, nickel, manganèse, cuivre, etc., ont une tendance à s'isoler de la silice, qui se concentrera en opale, et cette tendance est encore
accentuée si la roche basique contient, comme c'est le cas habituel, des sulfures propres à donner des sulfates solubles.
Dans les gisements calédoniens, la garniérite (hydrosilicate de nickel et magnésie) s'est localisée en veines dans la serpentine, à la. périphérie des vasques argileuses,
le long desquelles la circulation des eaux a dû atteindre son maximum d'intensité, ces veines pouvant atteindre (Mine Pauline) jusqu'à 6 et 8 mètres de large le fer chromé peut également se trouver en amas, ou filonnets, dans cette roche : ce qui correspond au gisement, absolument général, de ce minerai en tous pays ; au contraire,
les oxydes de fer ou de cobalt manganésifère se sont isolés, au milieu du résidu argileux même, dans les conditions oit nous connaissons, en tant de points, sur des plateaux calcaires, des oxydes de fer et de manganèse, du phosphate de chaux ou de la barytine : la présence anormale du cobalt étant facilement explicable par les traces de ce métal, qui accompagnent le nickel dans tous ses gisements (*).
En d'autres points du globe, le nickel s'est séparé de la roche basique, au moment même de sa consolidation, entraîné vers.- sa périphérie par un excès de minéralisateurs sulfurés et peut-être de vapeur d'eau, qui lui prêtait une suffisante mobilité.
C'est ainsi que semblent s'être formés les gîtes de pyrrhotines nickelifères, spécialement étudiés par M. Vogt, en Norvège, autour de norites et de gabbros ; ailleurs, comme
(*) Gîtes métal., II, 49. - Cf. LACROIX, Minéralogie de la France, I, 157, 185, 438.
(*) La teneur en cobalt des minerais triés n'est que 'de 3 à 4 p. 100.