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CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES GÎTES MÉTALLIFÈRES 187
186 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES GiTES MÉTALLIFÈRES
curieux gîte de Saint-Marcel, en Piémont, nous avons même pu observer toute la série des minéraux d'un gneiss, chargé d'épidote, mica, amphibole, chlorite, etc., devenus manganésifères (*). A Dannemora, en Suède, on trouve, dans le Skarn, de l'actinote manganésifère (Dannemorite), un péridot manganésifère (Knébélite), etc. (').
De même, les magnétites encaissées au milieu des
calcaires de Suède, du Canigou, de Mokta el Hadid, sont, très souvent, manganésifères, au point même de tirer de cette richesse en manganèse une valeur spéciale pour la
fabrication de l'acier. A Norberg (en Suède), la teneur en protoxyde de manganèse dans la magnétite atteint
10,40 p. 100. Dans bien des groupes de gisements de fer, présentant
In fer à l'état peroxydé, on a également tous les pas-
sages, depuis le cas d'un fer légèrement manganésifère,
jusqu'à celui d'un manganèse à peine ferrugineux, et
c'est ainsi que, dans la province d'Huelva, en Espagne, les amas de bioxyde de manganèse sont en connexion avec
les affleurements des amas pyriteux et, dans les Pyrénées, les filons de manganèse sont nombreux à côté des filons ferrifères; ils y, prennent même, exactement comme les gîtes de .fer, l'allure d'amas carbonatés, quand ils sont encaissés dans les calcaires [las Cabesses, dans l'Ariège (***)] : (*) Gîtes métal., II, p. 9. (**) Ibid., I, p. '718 (***) Ce gite important et des plus curieux, que nous avons eu l'occasion d'étudier en détail, présente une sorte de stockwerk, reconnu sur plus dans les calcaires griottes dévoniens, disloqués de 100 mètres de et broyés, qui ont subi une substitution très irrégulière en carbonate de manganèse, avec décomposition superficielle en pyrolusite. Les analyses
des griottes encaissants nous ont donné parfois de faibles teneurs en
manganèse, très irrégulièrement réparties. Ces minerais carbonatés (par un phénomène intéressant, qui n'est pas exceptionnel, même dans la
région) renferment, en certains points, des traces d'or, et nous ne on serions pas surpris quand, en s'approfondissant suffisamment, trouverait là un filon analogue à ceux des États-Unis ou de la Nouvelle
ces manganèses carbonatés, jadis considérés comme rares, simplement parce qu'ils passent facilement inaperçus,
en raison de leur aspect peu caractéristique, étant, en réalité, beaucoup plus abondants qu'on ne l'a cru longtemps.
Dans ces amas, pour le manganèse comme pour le fer; le carbonate est une forme provisoire, intermédiaire, qui n'a pu se former et subsister qu'a, l'abri de l'oxygène de l'air et qui tend toujours à passer à l'état de bioxyde (forme stable, parce que c'est celle qui développe, en se formant, le plus de calories). La même analogie entre le fer et le manganèse se
poursuit dans les gîtes sédimentaires et les gîtes de remaniement superficiels, comme on pouvait aisément Zélande, composé de silicate de manganèse et quartz un peu aurifère, avec peut-être d'autres sulfures métalliques. Au nord des grands gisements du Laurium, originellement composés de sulfures de fer, plomb et zinc, il existe d'importants dépôts de carbonate de manganèse et de fer, de couleur blanche, mais jaunissant, puis noircissant à l'air, en donnant de la pyrolusite en couches parfois fort épaisses. Ces carbonates forment des couches à la base du calcaire
moyen, ou dans le calcaire supérieur. Les zones, à Dascalio, sont alignées N. 23* E., parallèlement à un système de cassures important. Le manganèse contient souvent un peu de galène et de pyrite de fer disséminées, avec des traces de phosphore. Ces carbonates, qui jouent donc là le même rôle que les calamines plus au sud, ont, par remise en mouvement, donné des psilomélanes dans des fractures transversales du calcaire. On a même, à Dipsilesa, trouvé, d'après M. Moulle, une galerie de grotte horizontale, ayant au moins 150 mètres de long et contenant, sur le sol, un précipité secondaire de boue à 32 p. 100 de manganèse et 16 de fer, avec concentration simultanée du phosphore : le tout en couche horizontale,--recou-verte d'une croûte stalagmatique de calcaire.
En 1894, lors de notre visite, le Laurium français produisait, par an, 60.000 tonnes de minerai de manganèse légèrement phosphoreux et plombeux à 14 ou 17 p. 100 ; Dascalio à peu près autant. Le tout était exporté en Belgique pour traitement au convertisseur Gilchrist. Nous ne pensons pas que le carbonate de manganèse joue, dans ces
gisements, un rôle analogue à celui du carbonate de chaux, ou du carbonate de magnésie, c'est-à-dire qu'il se soit formé dans la, sédimentation même ; mais il nous parait plutôt être en relations avee'lès' grandes formations métallifères voisines, .