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194 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES GÎTES MÉTALLIFÈRES
phillipsite, accidentellement, des houppes d'or natif, cristallisées pendant la remise en mouvement. Le cuivre natif se produit aisément dans le même phénomène, quand les sels cuivreux rencontrent des matières réductrices : on en trouve, aux affleurements des gîtes de la province d'FIttelva, dans les fissures des roches encaissantes et jusque sur les bois de mine antiques (*).
En dehors de cette formation (l'oxydes et de carbonates, l'action .d'altération superficielle est caractérisée, pour les minerais de cuivre, par des transformations et par une cémentation, dont M. Daubrée a pu observer la repro-
duction artificielle sur les médailles de bronze, restées, depuis l'antiquité, en contact avec les sources de Plombières ou de Bourbonne-les-Bains : médailles qui ont présenté: cuivre, chalcosine, phillipsite et chalcopyrite.
Généralement, la chalcopyrite et la pyrite de fer cuivreuse se transforment alors en phillipsite, chalcosine Cl, cuprite et cuivre gris, que l'on doit, lorsqu'on les rencontre à l'affleurement d'un gîte cuivreux, considérer comme une forme provisoire et superficielle, destinée à disparaître en profondeur. L'arsenic, l'antimoine, le phosphore, dispersés en profondeur, se sont concentrés sur le cuivre, comme ils
le font pour l'argent (argent rouge-et argent noir superficiels), et même pour le plomb (mimétèse, pyromorphite). En même temps, le fer s'est isolé sous forme d'un cha-
peau d'oxyde de fer, plus ou moins épais, qui recouvre constamment les affleurements de filons sulfurés, et les métaux précieux, or et argent, dont le cuivre contient rk:
î
d'habitude de faibles traces, s'y sont concentrés de manière à donner parfois des cuivres gris fortement argentifères, (*) Nous renvoyons, pour le cuivre natif du Lac Supérieur, à ce que nous avons dit de ces gisements, p. 163, à l'occasion des zéolites. (**) Pour passer de la chalcopyrite CteFeS4 à la chalcosine CeS, il
suffit de perdre le fer sulfuré Fet,S,; on arrive de même à la covel-
line CuS.
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ou même des cristaux d'or natif, comme ceux que nous signalions tout à l'heure dans la phillipsite. Dans le gisement de Monte Catini, en Toscane (*), cette cémentation s'observe presque aussi aisément que sur les médailles de Bourbonne. On trouve, en effet, dans la serpentine, des boules de fort diamètre contenant, du centre' à la périphérie : pyrite de cuivre, cuivre panaché, enfin chalcosine et cuivre natif, tandis que des boules plus petites sont toutes transformées en cuivre panaché et chalcosine, certaines même exclusivement en chalcosine. Le même ordre de succession s'observe en gros, quand on examine la coupe du gisement, de la profondeur à la surface.
Dans les gîtes de Rio Tinto et de San Domingos en Espagne (**), les grands amas de pyrite de fer cuivreuse à 3 ou 4 p. 100 de cuivre contiennent des veines secondaires, formées de phillipsite et de chalcosine à 10 ou 20 p. 100, que les anciens ont tout particulièrement recherchées. C'est, d'ailleurs, un fait bien connu 'que le caractère précaire des gîtes de cuivre gris, à gangue de sidérose(***), souvent très argentifères, qui, en profondeur, se transforment en pyrites de cuivre et de fer, beaucoup plus pauvres (****) (Sierra Nevada, Mousaïa, Bosnie, Mexique, etc.). Par une réac-
tion du même genre, divers filons cuivreux de la région de Butte City, au Montana, formés en profondeur de chal-
copyrite à 8 ou 9 p. 100 de cuivre, présentaient, à la surface, du sulfure noir de cuivre (mattite) à 14 ou 16 p. 100 (*****).
(1- Gîtes métalli f., II, P. 238. (..) Ibid., p. 296 à 302. (*.1 Ibid., p. 304.
(****) Lé cuivre gris est fréquemment accompagné de barytine, que nous avons appris à considérer comme une gangue généralement superficielle et qui disparaît pour faire place au quartz, quand on agrive à la chalcopyrite. (***"1 Ibid., II, p. 265.