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218 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES GÎTES MÉTALLIFÈRES
plomb ont visiblement pénétré par substitution dans le calcaire, dont ils conservent souvent la structure.
On a donc là, exactement comme aux Malines, des gîtes antérieurs à un creusement de grottes, qui, produit par là circulation des eaux souterraines, a accompagné leur remise en mouvement. .
A Leadville (Colorado) ("), à environ 3.000 -mètres d'altitude, les carbonates de plomb argentifères et auri-
fères, accompagnés d'hématite, se trouvent, en général, sous des microgranulites, qui forment un toit continu et homogène, dans des calcaires irrégulièrement corrodés et enta-
més par les eaux, dont les cassures élargies présentent des cavités analogues aux griffons du Laurium. Outre le carbonate de plomb et la galène, les minerais y renferment de l'anglésite, de la pyromorphite, du sulfate de fer, des chlorures, cldorobromures, etc., d'argent, des silicates de fer et de manganèse, de la barytine, de la strontianite, etc. Là encore, on a affaire à la remise en mouvement, par des eaux superficielles, de gîtes sulfurés, retrouvés en
Profondeur, et l'on peut supposer que les eaux filoniennes, par lesquelles .ceux-ci avaient été déposés, avaient dû déjà choisir, comme chenal d'intrusion, .le plan de plus facile pénétration situé au contact des deux terrains d'inégale résistance. En Asie-Mineure, M. Bri,sse a étudié, à Bulgar Dagh, à environ 60 kilomètres au nord de Tarsous et de Mersina, sur le flanc nord du Taurus Cilicien, des gisements considérables de plomb carbonaté argentifère et aurifère, qui présentent, avec ceux de Leadville, une remarquable analogie, mais en offrant un développement des phénomènes d'hydrologie souterraine et de spéléologie, modiCF. KEMP, Ore deposits, p. 182; (*) Gîtes métall., Il, p. 631 à 611. et 131.ow, Trans. of the Am. In;!. of Illining Engineers, 1889.
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES GÎTES MÉTALLIFÈRES ,%.U) .
fiant les gîtes métallifères-, dont nous ne connaissons F.s de plus curieux exemple ('). D'après. les notes inédites, que M. Brisse a bien votill -
nous communiquer, en attendant la publication de son mémoire, la formation métallifère, très étendue et très considérable, de cette région, s'étend, en dehors du massif
de Bulgar Dagh lui-même, entièrement perforé par les galeries de mines, sur les pentes de l'Akdagh et vers Berekessi Ma ion, dans l'Aladagh. Une coupe N.S. de la région montre, sur les deux flancs du Bulgar Dagh, des terrains miocènes, oligocènes et nummulitiques, en discordance sur un anticlinal fortement disloqué de calcaires dolomitiques et de calcschites, probablement dévoniens, reposant eux-mêmes sur des schistes à glaucophane ; des porphyres à quartz globulaire et des. porphyrites percent les terrains anciens du versant nord ;
- enfin.,
des serpentines bouleversent jusqu'à l'éocène
au nord, la traînée .volcanique du mont Argée au Karadagh, longe la chaîne de l'Anti-Taurus et du Taurus Cilicien, au bord du grand désert salé. Les gisements métallifères paraissent, comme ceux de Leadville, avoir été formés principalement de couches de contact, déposées par intrusion et substitution dans les calcaires dolomitiques, le long ' des porphyres à quartz globulaire, qui ont l'allure de filons-couches (***) ; mais, pos-
térieurement, ils ont été modifiés et déplacés par des circulations d'eau et même de rivières souterraines d'une rivières qui ont aujourd'hui
intensité extraordinaire,
(*) Rappelons, à ce propos, les grottes de Minerai Point, en Wisconsin (Gîtes métal., 11. p. 623), où du carbonate de plomb s'est restratifié sur des os d'éléphant et de chauve-souris. (.") Il existe là des serpentines de deux âges, comme en Corse ou à l'ile d'Elbe : les unes ne dépassant pas le dévonien, les autres perçant l'éocène. (***) Nous pouvons noter, en passant, la fréquence d'un semblable rap-
prochement entre les gisements de plomb et les porphyres à. quartz globulaire, ou les microgranulites.