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ÉTUDES GÉOLOGIQTJES SUR LA MER ÉGÉE
ÉTUDES GÉOLOGIQUES SUR LA MER ÉGÉE
L'abondance de ces enclaves prépare la transition aux véritables brèches anguleuses, qui se montrent un peu de tous côtés au milieu des roches plus homogènes et qui, dans certaines régions, que nous avons distinguées par
un signe spécial sur notre carte, finissent par occuper presque toute l'étendue de la masse éruptive. Parmi ces régions bréchoïdes, nous citerons d'abord toute la moitié est de l'île, au-delà de l'isthme qui sépare les deux baies de Pournia et de Moudros ; puis les environs de Kondia, ceux de Platy et to Thanos, ceux de Kernidhi, etc. Ces brèches, qu'il est impossible de séparer par une limite précise des roches éruptives proprement dites, sont constituées par des fragments anguleux de toutes dimensions, exclusivement composés eux-mêmes
de roches éruptives analogues à celles qui forment
la
masse et cimentés par une pâte, souvent plus friable, formée des mêmes éléments.
Il semble bien que ces brèches résultent, en grande partie, d'un phénomène de dislocation mécanique contem-
porain de l'intrusion et de la cristallisation de la roche peut-être aussi faut-il voir, dans certains de ces débris enclavés, des fragments de roches antérieures ou plus pro-
fondes repris et recristallisés ; mais, comme nous l'avons déjà dit à l'occasion de Mételin, les eaux doivent également avoir joué un rôle dans cette formation ; car ces brèches
présentent, assez souvent, des apparences de strates, qui n'existent pas dans l'andésite en masse (notamment autour de Komi, au sud de Vounokhorio) ; en outre, on y trouve, près de Komi et près de Varos, quelques fragments de bois silicifié. Les incrustations siliceuses, parfois accompagnées d'un peu d'oxyde de fer, y sont fréquentes : en particulier au
mont Komi, au Mont Hagios Elias (au N.-E. de Katalo-
gos, etc.). A 3 kilomètres sud de Moudros, le contact des sédiments et de la brèche andésitique se fait par un
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véritable mur de silex de près de 3 mètres de large, à la suite duquel la brèche elle-même est divisée par des plans de cassure et de faille parallèles à cette sorte de filon. Nous passons maintenant à. la description pétrographique de ces roches, pour l'étude desquelles M. Lacroix,
professeur au Muséum, a bien voulu nous apporter son précieux concours, en précisant les résultats de notre
examen. C'est à lui que sont dues les déterminations microscopiques données plus loin, auxquelles sa science bien connue apporte une autorité toute spéciale. Les roches de Lemnos, infiniment moins variées que celles de Mételin, appartiennent seulement à quatre types pétrographiques, dont les trois premiers se montrent confondus dans les mêmes massifs et paraissent appartenir à un seul et même ensemble, modifié par des circons-
tances locales. Le dernier seulement, que nous avons rencontré en un point unique, correspond peut-être à une venue indépendante. Ces quatre types sont, par ordre d'acidité décroissante, des andésites quartzifiées, des dacites, des trachyandésites et des andésites augitiques, les trois premiers présentant une assez forte acidité, tandis que le dernier, plus basique, se rapproche des labradorites (*). Il est à remarquer d'ailleurs que l'acidité spéciale des
deux premiers groupes est due, non à la nature des feldspaths, mais à la présence de silice libre, en éponges de quartz globulaires on en cristaux de quartz.
Voici, d'après M. Lacroix, quels sont les caractères généraux de ces quatre groupes de roches ; ces données (*) Nous noterons également qu'il existe, près de la chapelle de la Panagia,àKokkinos et dans le pavage de Kastro, des blocs de serpentine. Aucun gisement de cette roche n'existant à notre connaissance à Lem-
nos, ces blocs peuvent venir de Mételin, où il s'en trouve de grandes masses ; peut-être, au contraire, proviennent-ils d'Imbros, où on nous a signalé des roches vertes : notamment (d'après la description qu'on nous en a faite) des diorites avec nids de galène et de pyrite cuivreuse (?).