Annales des Mines (1898, série 9, volume 13) [Image 145]

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ÉTUDES GÉOLOGIQUES SUR LA MER ÉGÉE

ÉTUDES GÉOLOGIQUES SUR LA MER ÉGÉE

à Samothraki, dans le Ode d'Adramiti, à Rhodes, en

qu'ils aient fait partie d'un seul et même grand lac,

Mysie, en Lydie, en Pisidie, en Lycie, .etc. (*).

Plus tard, l'oligocène fait à peu près complètement défaut, à moins qu'il ne soit représenté par des couches dont l'âge n'a pu encore être déterminé, et il en est de même pour les niveaux inférieurs d'a miocène. Nous ne connaissons de représentants supposés de la première faune miocène du Schlier (burdigalien et helvétien) qu'en Carie ; le miocène marin de Hochstetter, qui paraît correspondre au tortonien, n'apparaît qu'au nord des Balkans; c'est-àdire, suivant une conclusion connue, que, pendant les deux premières phases méditerranéennes de M. Suess, le nord de la mer Égée à dû faire partie d'un continent reliant l'Europe à l'Asie. L'époque sarmatique marque, au contraire, un retour momentané de la mer, qui, revenant du nord, envahit, à l'ouest, la presqu'île de Kassandra en Chalcidique, à l'est la presqu'île de Gallipoli, la côte ouest de Troade et Ténédos ; au sud- également, on trouve des dépôts, peutêtre sarmatiens dans l'est de Chios ; mais ce sont des dépôts lacustres: ce qui confirme bien l'idée que la mer, à cette époque, n'a pas dépassé au sud la hauteur du cap Baba. Puis, à l'époque pontique, cette mer recule de nouveau,

bien que les couches de cette époque présentent encore,

à Mételin, des formes saumâtres, dont on retrouve l'équivalent dans l'est de l'Eubée et aux environs de Mégara, en Attique.

L'alignement est-ouest de ces trois gisements représente la limite la plus méridionale que paraissent avoir

atteint les dépôts reconnus jusqu'ici de cet âge, soit (*) Au sud, on sait que le même terrain est très développé en Égypte (Mokattam) et dans le désert Lybien. où il succède sans discordance au

crétacé. Vers l'est, on le retrouve en Crimée et dans une partie de la Russie méridionale,

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soit que des lacs séparés aient été alignés là suivant une dépression est-ouest. Pendant le début du pliocène, nous n'avons plus, dans toute cette région, que ces dépôts lacustres, d'âge généralement encore Mal déterminé,' que l'on a classés provisoirement sous le nom d'ensemble de levantin (*), mais dont quelques-uns pourraient bien, à .1a suit e .d'une étude plus approfondie, être encore rattachés au pontien.

Telles sont les couches des environs de Smyrne et de la presqu'île de Karabournou, d'une partie de Kos, du nord de l'Eubée, du littoral thrace d'Enos à Gallipoli et, de là, vers Rodosto, etc.

A cet étage également paraissent se rattacher les grandes formations de lacs ou d'estuaires levantins du Péloponèse; qu'ont terminées là, à Rhodes, en Eubée, en

Locride, etc., d'énormes dépôts torrentiels de conglomérats. Puis, avec la période sicilienne (2' faune pliocène de Neumayr, 4° phase méditerranéenne de 'Suess), se produit un ,changement complet dans la disposition des mers : la partie Sud du continent égéen s'enfonce, et la Méditerranée gagne Rhodes, Kos, Milo, le Péloponèse, l'isthme de Corinthe, sans dépasser, au nord, la grande ligne de fracture, dessinée plus tard par les volcans de Nisiros, Santorin, Milo, iEgina, etc., et les solfatares de l'isthme de Corinthe et qui, sans doute, avait commencé à s'esquisser dès ce moment-. Enfin, peu à peu, le mouvement de dépression du sol se propage du sud vers le nord ; des affaissements nouveaux se produisent au-delà de cette première ligne de fractures ; les côtes de Mételin sont découpées par des (*) C'est le tertiaire supérieur, ou aralocaspien, de Tchiliatcheff, qui parait comprendre une partie du pontien, du plaisancien et de l'astien.