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ÉTUDES GÉOLOGIQUES SUR LA MER ÉGÉE
Quant, aux éruptions volcaniques tertiaires, l'inspection
de notre Carte semble mettre en relief pour elles deux alignements : l'un, le plus net, rattachant la, Troade .à Mételin et peut-être au nord de Chios ; l'autre, bien plus problématique, pouvant grouper Lemnos, Imbros et Samothraki, d'une part avec Koumi dans l'Eubée, de l'autre avec les massifs de la région de Feredschik en Thrace, qui, eux-mêmes, semblent le prolongement incurvé de ceux du Rhodope..
A l'est, on aurait peut-être une autre ligne d'éruptions suivant la zone tertiaire de Mysie entre la presqu'île de Cysicus et le golfe de Smyrne. Il n'y a rien, jusque-là, on le voit, dans ces directions de
rivages anciens présumés ou de fractures éruptives, qui accuse une relation certaine avec les plissements primaires,
ni avec le relief actuel ; mais il en est tout autrement quand on arrive au retour de la mer par le sud à la fin du pliocène et pendant le pléistocène. A ce moment, en effet. il paraît s'être produit, dans la mer Égée., une succession de dislocations, de failles et d'effondrements présentant un caractère très différent de celui des plissements pri-
maires et dont le relief actuel du sol, manifesté par le dessin des côtes ou la forme des dépressions marines. est surtout la conséquence.
Le rivage nord de la mer Sicilienne (seconde faune pliocène), à savoir : Kos, Milo et le nord du Péloponèse, correspond, en effet,
comme l'axe éruptif Nisiros, Santo-
rin, iEgina, qui est presque confondu avec lui, à une très remarquable direction d'accidents dans le relief actuel du sol, accidents que les lignes de dépression marines mettent immédiatement en lumière sur notre carte et qui, presque partout, sont orthogonaux sur les directions primaires, quand ils ne leur sont pas conformes. C'est un point intéressant qu'il nous reste à' mettre en lumière.
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Notre carte montre trois principales dépressions marines de plus de 500 mètres : l'une, au sud des Cyclades et des Sporades ; la seconde, entre l'Eubée, Andros, Tinos et Samos, d'une part, Skyros, Chios et Karabournou, de l'autre ; la dernière, enfin, entre le mont Athos et Lemnos, prolongée par deux fosses profondes dans la mer de Marmara (*).
On pourrait en ajouter une quatrième intermédiaire; au sud de Mételin et d'Hagio Strati, entre ces îles et Chios et Skyros.
De ces quatre dépressions, l'une, celle du mont Athos, a un rôle spécial : elle est à la fois très rectiligne et, en grande partie, parallèle aux directions des massifs primaires (directions de la Thessalie, de la Chalcidique, etc.).
Les autres présentent souvent une curieuse tendance à s'infléchir en même temps que les plis anciens, mais perpendiculairement à eux ; on peut le remarquer notamment pour celle qui commence au sud de Chios avec une direction est-ouest et se prolonge par une série de gouffres dépassant, en deux points, 1.000 mètres le long de la côte d'Eubée.
Les auteurs de l'expédition de Morée avaient déjà remarqué, à l'est de l'Eubée et d'Andros, cet effondrement brusque, qui coupe les plis anciens orthogonalement et amène de brusques dépressions de 2.000 et 3.000 mètres ; niais le phénomène, qui parait aujourd'hui caractérisé par une grande faille, bien manifeste également à l'est de la Thessalie, n'a peut-être été, au début, que l'accentuation ultérieure d'un de ces plis secondaires, à peu près orthogo(*) Au sud de la région que nous étudions, les plis secondaires du Péloponèse, de la Crète et de Rhodes dessinent, à peu près parallèlement à ces accidents, une grande courbe à concavité tournée vers le nord, que prolongent les sinuosités successives du Taurus Lycien et du Taurus Cilicien, conformément aux inflexions de la côte dans cette partie de l'Asie Mineure. A cette crête saillante succède au sud, et parallèlement, une dépression marine très profonde (plus de 3.000 mètres).
