Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
384 EXPÉRIENCES ET THÉORIES SUR LE TUBE DE PITOT
fluide où ils sont plongés, si ce courant est parfaitement homogène et régulier ; et que, dans le -cas contraire, qui est malheureusement de beaucoup le plus fréquent, ils donnent, en ce qui concerne la vitesse moyenne, des indications toujours exagérées, et d'autant plus exagérées que l'irrégularité du courant est elle-même plus accusée.
Le tube de Pitot mesure alors plutôt la quantité de mouvement moyenne dans le temps, sur la trajectoire il se trouve placé ; d'où on. pourra déduire, avec une certaine approximation, la vitesse moyenne, si l'on a quelque donnée sur le coefficient d'irrégularité. Quant aux moulinets, ils mesurent la quantité de mouvement moyenne dans l'espace, s'il s'agit des liquides; e
ils la mesureraient encore dans le cas de l'air, si l'irrégularité se produisait seulement par rapport à l'espace mais elle se produit alors nécessairement aussi par rapport au temps, et, comme l'inertie du moulinet joue un rôle d'autant plus actif que les variations de vitesse sont plus rapides et plus brusques, les indications de l'instrument n'ont plus qu'un rapport très compliqué, soit avec la
vitesse moyenne; soit avec la quantité de mouvement moyenne.
ii
Nous devons donc conclure que jamais on ne pourra parvenir à mesurer exactement les vitesses des courants d'air irréguliers à l'aide du tube de Pitot, encore moins avec les anémomètres. Tout ce qu'on peut chercher à faire, c!est d'abord de réduire au minimum possiblefeffet de l'inertie du moulinet
en se conformant aux conditions qui ont été trouvées ailes inclinées à_ 45°, grande légèreté de la ci-dessus et ensuite de .se procurer des renseigneroue mobile
ments généraux, au moins approximatifs, sur l'exagération à craindre dans les circonstances qui se rencontrent le plus habituellement. A ce dernier point de vue, tout reste encore à faire. Des expériences sur ce sujet s.eraient
385
ET SUR LE MOULINET DE WOLTMANN
'certes longues et difficiles, mais non pas impossibles ; à coup sûr, elles ne manqueraient pas d'intérêt. Cette influence de l'inertie des pièces mobiles doit être, par contre, très- peu sensible dans les moulinets hydro-
métriques, en sorte qu'on peut affirmer que ces instruments de mesure sont plus exacts que le tube de Pitot, 'ou que son dérivé le tube de Darcy, pour le jaugeage des courants d'eau dont les vitesses sont rapidement variables dans le temps, comme c'est notamment 'le cas dans les rivières et les canaux. La formule des hydromètres et des anémomètres qu'il 'conviendrait d'employer pour de faibles vitesses est y
a ± bu
-
du second degré en y ; a, b, .ç étant trois . coefficients dont le premier, a, est généralement très petit, et quelquefois nul dans le cas des hydromètres,-et dont le second
est d'autant plus petit que l'appareil présente moins de -frottements dans ses axes et engrenages. Pour de 'fortes vitesses, la formule précédente ne" paraît plus suivre exactement les résultats de tarage, qui donnent souvent lieu à une courbe légèrement sinueuse. La cause de ce fait peut provenir soit d'une modification
'importante dans la vague de déplacement produite dans le fluide par le passage de la cage du moulinet et de la perche qui le supporte, soit aussi d'une modification dans la loi de résistance du fluide.
La formule générale des moulinets, pour toutes les vitesses, doit donc plutôt s'écrire bu = V ---c
.f(y) étant la fonction de la résistance du fluide, fonction sur laquelle on n'est pas encore suffisamment bien fixé. Tome XIII, 1898.
26