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LA G-14TE DES OUVRIERS MINEURS
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DU PAYS DE-GALLES EN 1898
II SITUATION RESPECTIVE DES PARTIS EN PRÉSENCE.
Quelle était, au début de la grève, la situation des partis en présence ? Quelles étaient les ressources de ces partis, et quelles étaient exactement leurs revendications?
C'est ce qu'il convient d'examiner avant de passer à l'historique de la grève proprement dite. Du côté des ouvriers, le fait dominant est l'absence complète de cohésion. On sait que les mineurs du Pays de Galles et du Monmouth Sont .,restés étrangers au mouvement trade-unioniste et qu'ils ne sont pas entrés dans la Fédération des Mineurs de Grande-Bretagne. cette abstention, on pourrait indiquer plusieurs causes. Une opinion généralement accréditée est qu'il faut l'attribuer à la différence de race. Cette différence est profonde : elle se' traduit par le langage, par les coutumes,
et, au fond, par le caractère ; on ne saurait en donner une meilleure idée qu'en la comparant à celle qui sépare les Bretons des habitants du Nord de la France.
« Jamais, nous disait l'un des plus éminents managers du comté de Monmouth, les ouvriers d'ici ne consentiront à
entrer en fédération avec les Anglais. » Ce n'est pas seulement avec les Anglais, mais entre eux, que l'union en vue d'intérêt commun est difficile à établir : les événements l'avaient déjà montré à plusieurs reprises depuis 1875; ils viennent de le prouver une fois de plus. L'absence d'Unions implique d'abord l'absence de chefs, solides, et ne sont pas englobés parmi les mineurs, bien que leurs
salaires se trouvent, par suite d'accords spéciaux, réglés de même. A plusieurs reprises, pendant la grève, les mineurs ont exercé sur ces ouvriers une pression assez vive pour les obliger à cesser leur travail. Ils n'y ont jamais réussi (Voir p. 516 et suiv.).
ensuite l'absence de ressources. L'absence de chefs n'est sans doute pas totale, puisque, en réalité, les membres du Comité de l'Echelle mobile ont joué ce rôle jusqu'en 1898; mais ils n'ont pu se maintenir et garder la confiance de leurs mandants que grâce à des efforts continuels ; les tentatives de grèves qui s'étaient si souvent produites n'étaient que
la manifestation du désir des ouvriers d'échapper à leurs élus, qui, eux, ont à peu près toujours été opposés à la grève.
On ne pourrait en dire autant de l'absence de ressources: celle-là était Complète. En dehors des cotisations très
minimes que nécessitaient les frais de fonctionnement du Comité de l'Echelle mobile, cotisations au sujet desquelles des protestations bien peu éclairées se sont produites pendant la grève, les ouvriers n'avaient constitué aucun fonds de résistance. Il a fallu les circonstances dont nous parlerons plus loin pour que la grève soit
nous verrons en tous cas que les subsides qui l'ont permise provenaient de toute espèce de sources, possible ;
excepté de la prévoyance des ouvriers du Pays de Galles eux-mêmes.
Du côté des patrons la situation était différente. L'union n'était pas complète, mais elle était solide. L'Association de Propriétaires de Mines de houille du sud du Pays de Galles et du comté de Monmouth groupe un ensemble de charbonnages qui a produit, en 1897, 27.299.039 tonnes, sur un peu plus de 35.000.000 de tonnes que produit le bassin. Elle englobe donc à peu près les 80 p. 100 de la production. C'est un simple Syndicat de défense des intérêts communs. Elle a à sa tête les membres les plus influents du Comité mixte de l'échelle mobile ; son président est M. Henry Lewis (de la Ci° « Albion »), 'et son vice-président M. H.-W. Martin (de la_ (<Dowlais »). Parmi les membres les plu§ en vue, il faut citer le président du Comité de l'échelle mobile, Sir W.-T. Lewis, Tome XIV, 1898.
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