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LA GRÉVE DES OUVRIERS MINEURS
DU PAYS DE GALLES EN 1898
des charbons américains à destination de ports jusqu'alors approvisionnés uniquement par l'Angleterre. Sans parler
nous devons le dire en passant, faits pour prouver que les propriétaires américains, qui ne jouissent pas précisément
des achats faits aux États-Unis pour des ports anglais
de bas salaires, savent probablement mieux que les
(par exemple, un envoi de 18.000 tonnes fait à une Maison de Londres pour les ports anglais, au commencement d'août), on signale journellement des arrivages de char-
Anglais tirer parti de gisements très comparables. Au point-de vue social, la grève du Pays de Galles aura pour résultat d'accentuer les tentatives en vue de constituer les ouvriers du bassin en Unions se rattachant à la Fédération. On a hautement accusé cette dernière d'avoir fomenté la grève. Les ouvriers se sont, au contraire, défendus d'avoir obéi à des excitations de cette nature : ils ont protesté de leur indépendance à maintes reprises, notamment devant Sir Edward Fry. Les patrons sont d'un avis
bons américains au Brésil, à la Plata, etc. Le 18 août, on cite l'envoi de 5.000 tonnes à la Plata, 6.000 tonnes à Ténériffe, 4.000 tonnes à Saint-Paul-de-Loanda, 4.700 tonnes à Singapoure, et 2.400 tonnes au Pirée. Etil ne s'agit là que d'un exemple pris au hasard. Le charbon dont
il s'agit est surtout du charbon de Virginie, notamment de la région dite Pocahontas. Ce charbon est réputé avoir les qualités des charbons do Cardiff. Essayé en 1894 par la Marine de guerre américaine(*), il a fourni d'excellents résultats : donnant peu de fumée, très peu de cendres, exigeant peu de main-d'oeuvre, faisant peu de dépôts dans
les tubes et fournissant tout près de 8 kilogrammes de vapeur par kilogramme de combustible, il semble en effet comparable aux houilles galloises, et il leur est très supérieur par son prix de revient, puisque ce prix, à la mine,
absolument différent. Il est exact que la Fédération ne s'est pas montrée ; mais on comprendrait difficilement la près de dépense qu'elle a faite pour soutenir la grève, si elle n'avait pas eu l'intention de prouver sa propre utilité aux ouvriers. Les chefs des ouvriers, notamment M. Abraham, ont fait tous leurs efforts pour 300.000 francs,
1896, la moyenne des priï par tonne, à -la mine, est de
les amener à s'unir ; un courant très puissant s'est manifesté dans ce sens à la fin de la grève ; des résolutions mit été votées ; le congrès des Trades7Unions, réuni à Bristol dans les premiers jours de septembre, s'est uni de coeur aux mineurs du Pays de Galles et leur a adressé, avec ses sympathies, le conseil de s'unir ; finalement, il
3 fr. 25 ! La Virginie de l'Ouest, on se trouvent ces houilles
résulte de divers meetings tenus en septembre que la
compris entre 3 francs et 5 francs dans les statistiques de 1891, tombé encore dans les statistiques suivantes. En
spéciales, a vu sa production passer, de 4 millions de tonnes en 1886, à près de 13 millions en 1896. Avec les prix de transport très bas que concèdent les chemins dé fer américains (2 centimes 112 par mille), -ces produits arrivent à moins de 10 francs sous vergue dans les ports de l'Atlantique(*'). Ces chiffres sont assez éloquents pour expliquer les craintes anglaises. Ils sont en même temps, (*) XV1° Rapport annuel (U. S. Geological Survey). ("*) Circulaires du Comité central des Houillères de France.
« South-Wales Miners Association » est sur le point d'ètre
organisée. Mais il ne suffit pas de tenir des réunions et d'y voter de semblables résolutions pour que le but soit atteint : il faut une volonté, une discipline et un esprit de suite que la grève n'a guère indiqués. Les 300.000 francs de la Fédération pourraient bien, cette fois encore, être perdus.
Il n'est pas sans intérêt de constater, d'autre part, que, par-dessus les mineurs' du Pays de Galles, c'est la Fédération qui est vaincue dans ses principes. C'est, en somme,