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26 MÉMOIRE SUR LES PHOSPHATES NOIRS DES PYRÉNÉES
MÉMOIRE SUR LES PHOSPHATES NOIRS DES PYRÉNÉES 27
dont il est parlé plus loin. En principe, la dureté est II NATURE DES PHOSPHATES DES PYRÉNÉES.
proportionnelle à la teneur en silice de l'échantillon. Elle est maxima dans la « lydite » ou phtanite, véritable quartz fumé, mélangé de phosphate de chaux, qui se présente
comme partie intégrante de la couche sur un grand Les phosphates des Pyrénées se Phosphates noirs. présentent sous la forme d'une roche noire, d'aspect souvent schisteux ou feuilleté, brillante, tachant fortement les doigts en noir et se délitant fréquemment suivant des surfaces courbes. C'est ce dernier caractère qui les
nombre de points. Lorsque le faciès schisteux prédomine,
différencie des schistes noirs, ,ainpéliteux ou charbonneux,
l'aspect d'un schiste noir ordinaire.
qui abondent dans le silurien supérieur des Pyrénées.
En réalité, ces formes imbriquées courbes ne sont autre chose qu'une manifestation ou, tout au moins, une tendance à la formé noduleuse, un passage du phosphate noir sans nodules que je -viens de décrire au phosphate à
Cette ressemblance a causé et cause encore de nombreuses
confusions, quoique, ainsi que je l'ai dit précédemment, les phosphates se trouvent à la partie supérieure du terrain dévonien et, par conséquent, séparés nettement du silurien. Mais on sait combien sont fréquents, dans la chaîne des Pyrénées, les plissements qui ont affecté les terrains de transition, et ces plissements se sont souvent traduits par des phénomènes de transgression inverse et des chevauchements imbriqués des couches anciennes 'sur les terrains plus récents. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce qu'on puisse confondre, en certains points, les phosphates noirs avec les schistes noirs charbonnettx du silurien, et nous en 'verrons plusieurs exemples au cours de cette étude. Il y a aussi dans le trias, à la partie supérieure des
marnes irisées, une couche de houille impure chargée de gypse et de rognons de pyrite, qui vient aussi reposer sur le dévonien, dans les endroits oà les terrains intermédiaires, houiller, permien, font défaut ou n'affleurent pas. Il y a encore là une cause. d'erreur qu'il importe d'éviter.
Le phosphate noir qui ne contient pas ou peu de
nodules, comme celui du Roc Manaudas, par exemple, a une dureté très variable, suivant sa composition chimique
le phosphate a naturellement une teneur plus élevée en alumine, mais sa dureté est moins grande et la matière perd ses formes contournées, ses surfaces concentriques imbriquées à la façon des écailles d'un oignon, pour prendre
nodules. qui constitue l'ensemble des zones riches de l'Ariège et du Salat. Des phosphates à nodules. - Ces phosphates sont carac-
térisés, en effet, par la présence, dans la roche phosphatée, d'une quantité de nodules qui forment, dans certains points, le tiers ou la moitié du volume total de la couche. Entre ces nodules, la gangue phosphatée épouse la forme des .centres de précipitation qui ont constitué les nodules', de sorte que l'ensemble présente un aspect
analogue à celui de la fig. 1, Pl. I. Dans le faciès schisteux de ces mêmes formations, les
à la stratification générale. Les schistes sont noirs, luisants ; ils tachent aussi les doigts en noir, mais moins fortement que le phosphate en roche proprement dit (Pl. I, fig. 2). Nous verrons plus loin, à propos de la composition nodules sont alignés parallèlement
chimique de ces phosphates, les différences de teneur qui correspondent à ces diverses particularités des gisements.
Elles ont leur importance, car elles servent de base à