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28 MÉMOIRE SUR LES PHOSPHATES NOIRS DES PYRÉNÉES
l'appréciation de la richesse en phosphate et au triage qu'il y aura lieu de faire, dans certains cas, pour atteindre les teneurs qu'il est nécessaire de garantir pour la vente.
MÉMOIRE SUR LES PFIOSPHATES NOIRS DES PYRÉNÉES 29
Cette dernière constatation est intéressante, parce qu'elle démontre que la formation des nodules ou amandes
a été antérieure à la concentration de l'ensemble de la masse, qui n'a eu lieu qu'après que la précipitation des phosphates autour effectuée (").
de centres locaux avait déjà été
Lydite avec nodules aplatis. Dans toute la région de l'Ariège, la couche phosphatée est accompagnée d'une façon constante par une roche particulière, formée en majeure partie de quartz compact, à cassure cornée écailleuse, de couleur noire, contenant une quantité de nodules ou, plus exactement, d'amandes très aplaties de phosphate de chaux, qui tranchent par leur couleur claire, surtout après exposition aux agents atmosphériques, sur la teinte noire de la lydite ou phtanite qui forme la gangue de ces amandes. Ces intrusions lenticulaires ont, en général, 15 à 20 millimètres d'épaisseur et 8 à 10 centimètres de longueur. Leur plan diamétral est toujours celui de la stratification de la couche.
jusqu'à celle du poing ; la dimension la plus commune est
cette particularité intéressante des gisements del'Ariège.
d'un ellipsoïde régulier, qui pèse 43 kilogrammes et qui a
Phosphate quartzeux.
Les fig. 3, 4 et 5 de la Pl. I donnent une idée de
lydite étant, comme on le comprend aisément, extrêmement résistante aux agents d'érosion, forme, en général, une crête à la surface du sol et constitue un
-Cette
guide excellent pour la propection. C'est toujours par des débris de cette lydite, enchâssant les amandes blanches caractéristiques, qu'on est averti, même en l'absence de tout affleurement en place, de la proximité du contact phosphaté dévonien. La lydite participe aussi à la forme noduleuse, dans son ensemble, c'est-à-dire qu'indépendamment des amandes de phosphate qu'elle contient elle affecte la forme courbe, en écailles imbriquées, que j'ai déjà signalée dans le phos-
phate schisteux et en roche. La fig . 3, Pl. 1, donne une idée de cette particularité. Dans ces conditions, la lydite .peut former l'enveloppe extérieure de noyaux phosphatés, ainsi que le montre la fig . 12 de la Pl. I.
Des nodules.
Les nodules contenus dans les phos-
phates noirs des Pyrénées sont tout à fait caractéristiques. Leur grosseur varie depuis celle d'une noisette celle d'un oeuf de dinde. Je ne parle, bien entendu, que des nodules compacts, concrétionnés ; car on peut considérer certaines parties du phosphate noir lui-même comme constituant d'énormes nodules formés d'une agglo-,
mération de couches concentriques autour d'un noyau central. J'ai isolé un de ces gros nodules, enrobé dans des couches successives de phosphate, ayant la forme 0°1,540 de longueur de grand axe avec un diamètre de Om,33 (N° 15 bis de la collection de l'École des Mines). Les nodules sont formés d'une pâte, assez homogène, de
couleur grise ; on y distingue fréquemment les zones concentriques de dépôt du phosphate. On trouve souvent, au centre, un débris de fossile ou un petit cristal de pyrite de fer qui a servi de point de départ. Mais ce n'est pas le cas général. Même lorsque la structure zonée n'est pas visible sur un échantillon frais, provenant de parties qui n'ont jamais été exposées à l'action des agents atmosphériques, elle apparaît dans les nodules à moitié décom(*) Les figures qui accompagnent le texte ont été prises sur les échan-
tillons qui forment la collection (N° 2202) des phosphates noirs des Pyrénées que j'ai offerte à l'École des Mines de Paris. Les numéros entre parenthèses placés au-dessous de la légende de chaque figure se rapportent au numéro que porte l'échantillon lui-même dans la collection de l'École des Mines.