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BULLETIN
BULLETIN
GITES DE FER DE KIRNNAVARA ET LUOSSAVARA (SUÈDE).
Les études faites en vue du prolongement jusqu'à la côte norwégienne, à la hauteur deslles Lofoten, du chemin de fer qui, partant de Luléa sur la Baltique, s'arrête aujourd'hui à Gellivara, ont appelé l'attention sur d'importants amas de minerai de fer à portée desquels doit passer .la ligne projetée. Ces gisements, connus, du reste, depuis longtemps, 'mais demeurés inexploités jusqu'ici, en raison de leur éloignement de la côte et de l'absence de tout moyen de transport, ont fait récemment.l'objet d'une étude spéciale de la part d'un ingénieur géologue, M. Lundbolm, chargé par l'État d'une mission à cet effet. M. Lundholm a fait parvenir an Kommers-Kollegium le résultat de ses travaux, qui peut se résumer comme suit. Les gisements de minerai de Kirnnavara et Luossavara sont, au point de vue de la quantité, les plus considérables de la péninsule scandinave. Ils consistent, pour la plus grande partie, en magnétite mélangée parfois d'hématite. A Kirnnavara, le minerai est accumulé- en masse compacte sur une longueur de 3 kilomètres et demi. Il forme une chaîne de petites collines s'élevant de 178 à 240 mètres au-dessus du
lac voisin de LuoSsajarvi. La puissance du gîte varie de 34 à 152 mètres et paraît diminuer en profondeur. Quoi -qu'il en soit de cette circonstance, sur laquelle on ne peut encore se prononcer définitivement, et en la supposant établie, la quantité de
minerai existante au-dessus du niveau du lac a été évaluée à 215 millions de tonnes, des quantités considérables, pour lesquelles on ne saurait aujourd'hui indiquer un chiffre, devant se trouver, en outre, au-dessous de ce niveau. A. Luossavara, on constate l'existence de plusieurs amas. Des
explorations magnétiques et quelques forages ont permis de constater que le plus étendu et le plus important s'étend sur une longueur de 1 kilomètre et demi et une épaisseur de 30à 55 mètres, et un sondage a montré que l'inclinaison du gîte, prise à l'extré-
mité sud, était de 750 et que l'épaisseur diminuait avec la profondeur. Une évaluation de la quantité, avec les données actuellement acquises, ne saurait être tentée; cependant, en admettant
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que la puissance décroisse en profondeur, comme paraill'indiquer le sondage pratiqué, on peut évaluer à 18 millions de tonnes le minerai existant au-dessus du niveau du lac. On peut donc estimer que, dans les deux gisements, il existe au moins 233 millions de tonnes de minerai au-dessus du niveau des eaux, et l'on est certain qu'il y en a encore une masse considérable au-dessous de ce niveau. De plus, une partie importante du gîte pourra être exploitée à ciel ouvert.
Une circonstance particulièrement intéressante au point de vue de l'exploitation, c'est qu'à Kirnnavara et, vraisemblablement
aussi, à Luossavara, autant qu'on peut en juger d'après les recherches faites, le minerai est compact, sans mélange de
roche stérile. Il se présente partout en masse dure, traversée par de nombreuses fissures, de telle sorte qu'à Pabatage à la dynamite il tombe en menus morceaux, mais non en poussière. Il offre, du reste, plusieurs variétés. Au point de vue, notamment, de la teneur en phosphore, qui influe sur la valeur et sur la qualité du métal, on peut distinguer plusieurs sortes, qui tantôt se rencontrent séparément, tantôt sont intimement mélangées et doivent alors être traitées en même temps. Ce sont Du minerai à très faible teneur de phophore, de 0,03 p. 100 ou, exceptionnellement, au dessous, jusqu'à 0,1 p. 100; Du minerai avec teneur moyenne de phosphore de 0,1 à 0,8 p. 100;
Du minerai avec haute teneur de phosphore, de 0,8 à
1,5 p. 100
Du minerai avec très haute teneur de phosphore, de 2 à 3 p. 100 et, parfois, jusqu'à 5 et 6 p. 100. A Luossavara, la plus grande quantité du minerai contient de 0,1 à 0,8 p. 100 de phosphore. A Eirnnavara, la niasse a une
teneur plus forte, en moyenne plus de 1 p. 100, très souvent de I à 3 p. 100, et dans quelques parties, qui ne sont pas sans importance, de 4 à 5 p. 100. En somme, on peut dire que le minerai de fer de Kirnnavara est plus phosphoreux qu'aucun autre minerai connu exploitable en grande masse. L'apatite, à la présence de laquelle le minerai de ces gisements doit sa teneur en phosphore, se présente tantôt à l'état d'extrême division dans la magnétite, tantôt sous une forme granuleuse, mais toujours trop intimement unie au minerai de fer pour qu'on puisse, par un procédé mécanique, l'éliminer assez complètement pour constituer un minerai pauvre en phosphore. En dehors de Papatite, il y a peu de matières mélangées au