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SUR LA DÉTONATION DES GRISOUNITES FAVIER
RAPPORT A LA COMMISSION DU GRISOU
mets sont alors plus difficiles à recueillir, et comme, d'autre part, ils sont souillés par la terre, leur examen est moins facile.
Il résulte de ce qui précède qu'avec les moyens variés qui ont été employés, les ingénieurs d'Esquerdes ne sont jamais arrivés à produire dans l'explosif, à l'air libre ou sous bourrage, une décomposition fusante se continuant d'elle-même en l'absence de tout agent étranger. On n'a pu la réaliser que sous l'influence persistante de la chaleur, et elle cesse quand cette influence est supprimée. Cette circonstance restreignait beaucoup le champ des expériences destinées à produire la transformation, en réaction explosive, de cette décomposition si difficile à obtenir. Les ingénieurs d'Esquerdes se sont bornés à faire l'expérience suivante, qui n'a. que' la valeur d'une simple indication. Une cartouche de grisounite-roche, ayant été enflammée dans un feu vif, a été rapidement saisie et enfouie, tout enflammée, dans un tas de sable. Aucune projection ne
s'est produite, aucune fumée n'a été aperçue, et la cartouche a été retrouvée, encore :très chaude, mais éteinte. Tout en reconnaissant, dans le rapport qui résume ces expériences, que la seule explication des prétendus retards de détonation des g-risounites paraît être celle qui repose
sur l'hypothèse d'une décomposition fusante préalable,
M. l'ingénieur Patart estime que, précisément,
les
explosifs dont il s'agit se sont montrés, dans ses expériences, particulièrement rebelles à ce mode spécial de décomposition, « même quand on fait usage de moyens notablement plus énergiques et plus efficaces que ceux auxquels on peut assimiler les procédés d'amorçage industriellement employés ». « Dès lors, ajoute-t-il, il n'apparaît pas que les acci-
dents constatés puissent être attribués à des propriétés
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particulières des explosifs employés, mais à des circonstances autres, dont les opérateurs se sont peut-être incomplètement rendu compte, susceptibles de se produire avec tout autre explosif plus naturellement encore qu'avec ceux dont il s'agit. »
Dans une Note sur les Explosions tardives, récemment
insérée dans le Génie civil, M. Schmerber, Ingénieur des Arts et Manufactures, a fait connaître les résultats
d'expériences qui donnent sur la question d'intéressantes indications. Il a cherché, dit-il, par des ratés de détonation, « à provoquer la décomposition fusante, afin de voir si elle se transforme, à un moment donné, en réaction explosive ». «On pouvait, ajoute-t-il, obtenir ce résultat avec les gri-
sounites usuelles, soit en faisant usage d'amorces plus
faibles, soit en augmentant la compression des cartouches. L'auteur a renoncé à ces deux moyens, parce que, d'une part, il lui « a été impossible de se procurer, dans le coin, merce, des amorces correspondant au point limite auquel la décomposition instantanée pouvait être remplacée par la décomposition lente », et que, d'autre part, l'on n'obtenait, par la compression, que « des résultats trop incer-
tains, dus à des différences très faibles dans le degré de compression de la poudre, ces variations, presque impossibles à éviter, suffisant souvent pour passer de détonations très violentes aux ratés complets. » L'auteur a donc employé un troisième moyen consistant à augmenter la proportion de nitrate d'ammoniaque, de manière à constituer des mélanges moins sensibles et susceptibles d'être seulement enflammés, sans détoner, par les amorces usuelles. Il a formé ainsi une série do 15 poudres ayant une proportion de trinitronaphtaline variant .de 4,50 à 1,00 p. 100 et, en employant les amorces du commerce dont les charges en fulminate sont crois-