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NOTE A LA COMMISSION DU GRISOU
« celle de la détente complète des gaz produits par l'unité « de poids ». Nous nous associons pleinement aux critiques adressées par MM. Watteyne et Denoël à la théorie trop exclusive de M. Heise (*), et nous estimons avec eux que les conditions d'oà dépend la sécurité des explosifs sont très complexes; mais, pour les motifs que nous allons exposer ciaprès, nous ne croyons pas que la recherche de la charge limite de sécurité conduise à des résultats plus dignes de confiance que la classification d'après les températures de détonation. CONCLUSIONS..
L'exposé que nous venons de faire des travaux et des études poursuivies à l'étranger, en Belgique, en Angleterre, en Autriche et en Allemagne, montre en définitive qu'il y a, dans ces pays, une tendance très nette à substituer à la formule française, dont on reconnaît d'ailleurs
la très grande valeur, une méthode purement expérimentale, ayant pour but de déterminer par des essais pratiques la charge limite d'un explosif déterminé. Y a-t-il un réel intérêt à renoncer à la classification si commode de notre réglementation, et de procéder à une
révision de nos explosifs de sûreté, dont la sécurité serait appréciée, par exemple comme en Angleterre, par voie d'espèce au moyen d'essais ayant pour but de fixer la charge limite dans des conditions déterminées ? Nous ne le croyons pas, et c'est du rapprochement de toutes les données, rappelées dans cette Note, que découle notre conviction. (*) Nous y ajouterons cette objection que les poids d'explosifs ayant servi à la détermination du pouvoir brisant sont très faibles (9,,33 à Ilgr,36) par rapport au poids du fulminate (2 grammes) servant à les faire détoner, ce qui peut altérer singulièrement le mode de détonation que donnent en pratique dans les coups de mine ordinaires les explosifs considérés.
RECHERCHES CONCERNANT LES EXPLOSIFS DE SURETÉ 295
Pour que l'appréciation de la sécurité d'un explosif par
des essais destinés à déterminer la charge limite soit
réellement probante, ces essais devraient remplir, à notre avis, les trois conditions suivantes 1° Être comparables entre eux, c'est-à-dire donner tou-
jours des résultats sensiblement les mêmes avec des explosifs identiques; 2° Reproduire autant que possible les circonstances les plus dangereuses pouvant se_rencontrer en pratique dans l'emploi des explosifs ;
3° Donner des résultats très peu différents avec des explosifs de même composition, sans quoi il faudrait
recommencer des essais sur chaque lot de fabrication pour que la garantie donnée par les essais ne soit pas
illusoire.
Le premier point paraît assez facile à réaliser, car
l'examen des tableaux d'expériences des différents expérimentateurs, qui ont en général opéré pour un même explosif sur des lots provenant d'une même usine et souvent d'une même fabrication, montre 'qu'en somme il y a une. assez grande concordance entre les résultats d'essais exécutés par la même méthode et les mêmes opérateurs. Il n'en est pas de même du second point, car le désaccord existe, comme on a pu le voir, non seulement entre les méthodes préconisées par telle ou telle Commission, mais encore entre les résultats d'Une même méthode suivant les dimensions relatives des appareils employés. Dans les essais de M. Heise, un même explosif a donné (les 'charges limites notablement., et parfois beaucoup plus faibles, en détonant à l'air libre, qu'en détonant dans un mortier (ce qui n'empêche pas que M. Heise donne la préférence à la méthode du mortier); en revanche, les mêmes explosifs à 1.500° qui, tirés dans un mortier sans bourrage dans les essais de Liévin, allumaient le grisou avec une charge de 110 grammes, ne l'avaient pas enflammé à