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NOTE A LA COMMISSION DU GRISOU
RECHERCHES CONCERNANT LES EXPLOSIFS DE SURETÉ 293
teyne et Denoël n'y ont pas manqué dans la 'remarquable discussion des- résultats obtenus par M. Heise, qu'ils ont présentée dans leur Note sur les explosifs de stireté("). Ils font remarquer en premier lieu que la classification de M. Heise est assez incertaine ; car il attribue théoriquement la même température de détonation à la dahménite pulvérulente ou granulée, alors que, expérimentalement, il leur trouve des pouvoirs brisants très différents; or il est fort possible que le mode de détonation soit également
plus grande que le poids de l'explosif est plus considérable. Quand ce temps est égal au retard à l'inflammation, la limite de sûreté est atteinte. Les charges correspondant à ce point critique sont plus ou moins élevées pour les divers explosifs, suivant leur température de détonation et leur pouvoir brisant ; mais aucun ne peut présenter 'une sécurité absolue. La sécurité relative
changé par la différence d'état physique et que la température de détonation s'en trouve abaissée.; est-il dès lors bien rigoureux d'attribuer exclusivement à l'influence du pouvoir brisant l'accroissement de sécurité? En second lieu, si c'est la compression seule de l'air qui amène
l'explosion de l'atmosphère grisouteuse, on ne voit pas pourquoi l'accroissement de la charge diminue la sécurité, puisque cette compression dépend seulement de la tension
maxima des gaz produits, qui, elle, est en rapport avec la densité de chargement et non avec la grandeur absolue de la charge. Enfin, en poussant à l'extrême la théorie de M. Heise, on arriverait à conclure que ce sont les explosifs les plus lents qui sont les plus sûrs, alors que, de tous les explosifs, c'est notoirement la poudre noire qui allume le mieux le grisou. Développant alors la théorie indiquée par M. Le Chate-
lier, MM. Watteyne et Denoël font observer qu'il faut compléter la notion de la compression adiabatique, seule invoquée par M. Heise, par celle du retard à l'inflammation, et ils proposent à la place de la théorie du pouvoir
brisant, une théorie basée sur l'écart entre la durée du retard à l'inflammation et celle de la détente complète des gaz. « Il est évident, disent-ils, que la durée de («létente des gaz produits par l'explosion est d'autant (*) Lne.- cil
sera d'autant plus grande que la différence entre la charge-limite et le poids d'explosif qui détone sera
plus grande. » Pour expliquer- la manière dont les explosifs se comportent en présence des poussières seules, il ne faut plus
guère invoquer le retard à l'inflammation, car les gaz' combustibles que distillent les poussières sous l'influence
de la chaleur et qui sont la vraie cause de l'explosion n'ont pas de retard appréciable à l'inflammation; c'est plutôt le retard à la distillation de ce gaz, exigeant une
durée appréciable pour .se dégager, qui joue là le rôle du retard à l'inflammation. Comme l'écart entre le retard à 'l'inflammation (ou à la distillation) et la durée du refroidissement dès produits de l'explosion jusqu'au-dessous de la température d'inflammation du mélange explosif (6500 pour le grisou) n'est pas susceptible de mesures pratiques, MM. Watteyne et Denoél concluent que l'on ne peut enserrer les conditions' qui définissent un explosif de sûreté dans une formule simple basée sur un seul élément, la température de déto-
nation ou le pouvoir brisant, et que la connaissance du degré de sécurité des divers explosifs ne peut s'acquérir que par l'expérience. Pour eux, le meilleur critérium sera donc la détermination expérimentale, en se plaçant dans les conditions les plus dangereuses, identiques dans chaque expérience, de la charge limite de sécurité, (, qui est l'expression du « rapport entre la -dorée du retard à l'inflammation et