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ÉTUDES SUR LES BASSINS HOUILLERS
BASSIN HOUILLER DU GARD
riour, qui, suivant les cas, peut donner une dénivellation do même sens ou de sens inverse de celle qui existe dans le terrain houiller. D'autres failles récentes du bassin, comme la faille des Ouïes, la faille de Boiscommun et la grande faille des Cévennes, se présentent avec des caractères très spéciaux (allure peu inclinée, forme courbe des affleurements, amincissement des séries secondaires au voisinage), qui font songer à des failles de charriage. Ce n'est sans doute encore qu'une hypothèse ; mais c'est une hypothèse plausible de prétendre que les charriages tertiaires et alpins se sont, eux aussi, étendus au-dessus du bassin d'Alais. Ce serait la seule explication rationnelle de l'enfouissement des gros rochers urgoniens dans le Tertiaire d'Alais, et alors la faille des Cévennes dans le Jurassique, comme celle de Iiobiae dans le Houiller, ne serait qu'en apparence une faille d'affaissement. En tout cas, elle semble certainement avoir produit partout dans son voisinage les amincissements de couches qui accompagnent ordinairement les failles de charriage, et ces amincissements expliquent comment, malgré sa très grande amplitude apparente, elle ne limite pas forcément vers l'est le champ possible d'exploitation. Si l'on excepte quelques failles transversales, dont les plus importantes sont celles de Champmarit, et les deux failles qui limitent les affleurements houillers (mais non le bassin de dépôt) au nord et au sud-ouest, celles de Banne et de Genolhac, on voit que tous les accidents du bassin dépendent directement du phénomène de charriage. La connaissance de ces accidents facilite singulièrement la détermination d'âge des différents faisceaux. Les couches les plus anciennes, celles de Bessèges, ne se sont déposées qu'extérieurement au Rouvergue, prolongé souterrainement jusqu'au nord de Malataverne ; les eaux des lagunes houillères n'ont franchi ce seuil qu'à l'époque du Stéphanien moyen, après le dépôt de l'étage stérile de
Bessèges, et vers le moment de la formation des couches de Gagnières. C'est alors que s'est déposé le système de la Grand'Combe, débutant par les couches du sondage Ricard, qui sont les mêmes que celles des Ouïes et du Pradel, continuant par une puissante série de dépôts grossiers et stériles, assimilés à tort à l'étage stérile de Bessèges, puis se terminant par les faisceaux bien connus de Grand'Baume et de Champelauson. Les dépôts continuaient pondant ce temps de l'autre côté de Rouvergue, et si, dans les parties explorées, on ne connaît rien audessus des couches de Gagnières et du petit faisceau dos Bouziges qui le surmonte, c'est que là on est déjà dans la partie rabotée, et que les couches supérieures ont été enlevées par le charriage. Mais il y a lieu de croire, d'après la direction des lignes d'égal rabotage, qu'il n'en est pas de même plus au sud, et (pie, par exemple, on pourra trouver sous le Mas Dieu des couches plus récentes que Gagnières. En tout cas, les couches du sondage Malbosc, qui, par leur position doivent être, à moins d'un accident dont on verrait la trace le long de la bordure, ii peu près de même âge que celle des Ouïes, doivent appartenir à ce faisceau, et il doit en être de même des couches 7, 8, x, y et z, rencontrées dans les nouveaux travaux de Rochebelle, et qui forment certainement le substratum plus récent des faisceaux charriés de Rochebelle. L'examen des courbes d'égale teneur en matières volatiles confirme d'une manière remarquable tous ces résultats, et permet même de préciser quelques-uns d'entre eux. Pour les couches de la Grand'Combe, les courbes donnent des ellipses fermées, qui accusent l'isolement du bassin. Pour Bessèges, l'allure n'est pas la même que dans le faisceau de Molières, et cette différence accuse bien ainsi, en dépit des apparences, la discontinuité des deux séries. Quand on aura plus de documents, on pourra même déduire Tome XVII, 1900.
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