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COMMISSION DU GRISOU
NOTE SUR LES TRAVAUX DE LA COMMISSION
mesurant l'accroissement de pression du mélange gazeux contenu ; on pouvait ainsi conclure si le mélange avait fait ou non explosion, et de plus la chaudière pouvait fonctionner comme un véritable calorimètre à air permettant de déduire des pressions observées la température des gaz produits dans la détonation des explosifs. On put ainsi établir les données suivantes, entièrement nouvelles : 1° Tout explosif dont les produits atteignent pendant la détonation une température dépassant 2.200° (pour un poids de 50 grammes d'explosif entouré d'une enveloppe mince) est susceptible d'allumer le grisou; tel est le cas delà poudre noire, do la dynamite, du coton-poudre, etc.; 2° Avec un explosif dont la température de détonation est inférieure à 2.200°, le grisou peut n'être pas allumé, eu raison de la propriété fondamentale découverte en 1883 par MM. Mallard et Le Chatelier du retard à F inflammation des mélanges d'air et de formène; 3° Si à un explosif détonant qui, seul, allume le grisou (comme la dynamite et le coton-poudre octonitrique) on ajoute des quantités croissantes de substances ne détonant point par elles-mêmes ou produisant, comme l'azotate d'ammoniaque, des effets de détonation moindres que l'explosif lui-même et ayant pour résultat d'abaisser la température de détonation, il existe une proportion pour laquelle (à charge totale constante de 50 grammes détonant à l'air libre) le grisou n'est pas allumé. Comme conclusion théorique, la Commission en déduit (*) la différence essentielle qui sépare en deux groupes distincts les substances explosives telles (pie la poudre noire, et celles auxquelles on donne le nom de brisantes, telles que la nitroglycérine, le fulmicoton, etc. Ces deux classes de substances sont susceptibles de rendre libre en
(*)
MALLARD,
loc. cit.
Sur remploi des explosifs dans les mines à grisou,
p.
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un temps très court une quantité de chaleur considérable; mais, tandis (pie, pour la poudre noire, cette chaleur est mise en liberté par la production d'une réaction chimique se transmettant de proche en proche avec une vitesse de quelques mètres à peine par seconde, avec lés explosifs brisants, au contraire, la réaction se propage dans la masse explosive avec une vitesse de plusieurs milliers de mètres. Il en résulte qu'avec les explosifs simplement dèflagrants, comme la poudre noire, les gaz k une haute température, produits dans la détonation, viennent se mêler graduellement au gaz extérieur et, se produisant sous une pression relativement faible, ne peuvent se refroidir que fort peu par la dilatation mécanique de la détente : ils Bfiflanïment à coup sûr le grisou, parce qu'ils restent ainsi à une température bien supérieure à 650° (point d'inflammation du formène), pendant un temps dépassant de beaucoup le retard à l'inflammation de ce gaz. Au contraire, avec un explosif brisant, les gaz se détendent avec une extrême rapidité et se refroidissent, grâce k la brusquerie de la détente, dans un temps tellement court qu'il peut être inférieur au retard k l'inflammation du formène : on comprend donc que, « si la tempera« ture à laquelle se produisent les gaz de l'explosif n'est « pas trop élevée, il puisse arriver que le temps pendant, « lequel le mélange grisouteux en contact avec ces gaz « sera porté au-dessus de 650°, ne soit pas suffisant pour « en amener l'inflammation ». Comme conclusions jBra&$Métf, la Commission déduit de ses expériences que l'on n'a de chances de no pas enflaml mer le grisou qu'à la condition d'employer des explosifs dont la température de détonation (calculée d'une façon assez approchée d'après les règles qu'elle indique/lorsqu'on connaît le mode de décomposition détonante de l'explosif) soit inférieure k 2.200°, température d'inflammation appa-