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RICHESSES
MINÉRALES
DE
LA
SIBÉRIE
désormais, à la faveur de moyens de communication suffisamment développés, des quantités croissantes de ces métaux précieux et nombre d'autres richesses minérales que l'éloignement des centres de consommation rendait naguère inutilisables. Sans prétendre résoudre une question aussi complexe, et sans essayer de fixer dans quelle mesure et après quel délai pourra se développer l'exploitation des différentes ressources que renferme le sol de la Sibérie, nous fournissons ci-après quelques indications relatives aux très nombreux gisements minéraux de toute nature qui ont été signalés dans ce pays, et nous essayons de donner une idée de l'état actuel de leur exploitation. Nous avons joint à la présente note un croquis de la carte de Sibérie (Pl. I), sur lequel nous avons porté l'indication d'un certain nombre des gisements, les plus importants croyons-nous, dont l'existence a été signalée jusqu'ici. Nous devons cependant faire observer qu'il est loin d'être certain qu'ils constituent tous de véritables richesses minérales susceptibles d'être exploitées fructueusement, môme dans un avenir éloigné. Il ne sera pas question, dans tout ce qui suit, de la région métallifère de l'Oural, rattachée administrativement à la Russie d'Europe et qui, pourvue dès longtemps de moyens de communication faciles avec l'Occident, a été très complètement explorée et décrite, et a acquis, depuis bien des années, un développement et une importance considérables. Nous n'avons pas non plus compris, dans notre énumération et dans les chiffres qui l'accompagnent, les quelques ressources qu'offre l'Asie centrale russe (or, argent, naphte et un peu de charbon déterre).
RICHESSES
MINÉRALES
DE
LA
SIBERIE
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I. — OR. Développement de l'exploitation de l'or en Sibérie. — Au premier rang des richesses minérales de la Sibérie se placent ses gisements aurifères. Leur importance est connue, partiellement du moins, depuis fort longtemps, et le développement de leur exploitation répond d'une façon bien nette à cette observation générale que l'or nous a presque toujours été apporté des limites des contrées explorées ou habitables. Tandis que les sables aurifères du sud-ouest de la Sibérie, aisément accessibles, et situés dans des régions parfaitement habitables, ont été connus et exploités de toute antiquité, puisque « c'est peut-être dans une des vallées dépendant des monts Altaï qu'il a été donné à l'homme de contempler pour la première fois le roi des métaux (*) », ceux des régions plus septentrionales ou plus reculées du pays n'ont été découverts et mis en valeur que peu à peu et beaucoup plus récemment. Au siècle dernier, ce n'étaient guère que les gisements de l'Altaï et de la Transbaïkalie que l'on commençait à exploiter; c'est la fin de la première moitié de ce siècle qui a vu naître, et se développer rapidement, les lavages d'or du district de Yénisseïsk, région relativement facile à atteindre, puisqu'elle n'est située qu'à quelque 2 ou 300 kilomètres de la grande ville de Krasnoïarsk. Avec la seconde moitié du siècle a débuté l'exploitation des riches placers des bassins du Vitim et de l'Olekma, affluents de la Léna, découverts vers 1850 dans une région d'accès déjà fort difficile. En 1867, tandis que ces gisements fournissaient déjà une production fort importante, ceux de la région du lleuve Amour, c'est-à-dire (*) CUMENGE
et ROBEU.AZ,
l'Or dans la nature,