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RICHESSES MINÉRALES DE LA SIBÉRIE
faut pas accepter sans réserves l'explication qui a été proposée par quelques auteurs de ce fait qu'on ne connaît pas de filons d'or dans le district si riche de la Léna, pas plus, d'ailleurs, que dans presque tous les autres districts aurifères de la Sibérie. D'après ces auteurs, la longue période d'émersion du continent sibérien, qui a commencé dès l'époque paléozoïque pour la plus grande partie de son étendue et qui remonte au Jurassique pour presque tout le reste, aurait donné lieu à d'importants phénomènes secondaires par suite des circulations d'eaux superficielles, et il se serait formé de nombreux et riches filons de quartz aurifère, aux dépens de roches plus ou moins chargées en or. Mais, à l'époque glaciaire, toute la contrée aurait été nivelée et comme rabotée, de telle sorte que toutes les parties en saillie, c'est-à-dire celles où des filons riches avaient été formés, se seraient trouvées démantelées, ce qui aurait donné lieu à la formation des placers anciens. Ensuite le relief du sol n'aurait plus été assez accusé, et les circulations d'eaux superficielles assez actives et assez prolongées pour permettre la formation de nouveaux filons ; il se serait seulement produit, à la suite des érosions récentes, un remaniement partiel des placers d'origine glaciaire pour former les placers à caractère récent que l'on trouve si nombreux et souvent si disséminés en Sibérie. Cette théorie, qui paraît assez séduisante et conforme aux observations faites dans d'autres pays, comme, par exemple, en Scandinavie, où les gisements métalliques présentent presque tous les caractères de gisements de profondeur sans altérations importantes, ne doit cependant pas être acceptée d'une façon absolue; elle est d'ailleurs contredite, dans plusieurs régions, par des faits qui deviennent de plus en plus nombreux, à mesure que les recherches se multiplient. Sans parler des filons de l'Altaï et de la Transbaïkalie, qui se trouvent dans des régions montagneuses
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d'un caractère géologique différent de celui des vallées des grands fleuves sibériens, on peut citer deux exploitations de filons d'or dans le district de Yénisseïsk et la découverte récente de quelques autres filons ; aussi est-il permis de penser qu'il n'est tout au moins pas impossible que des gîtes filoniens soient découverts un jour dans le district de la Léna, comme dans tel ou tel autre district aurifère de la Sibérie. Province de l'Amour. — La province de l'Amour s'est placée, depuis de longues années déjà, au second rang des régions aurifères de la Sibérie, car elle réalise une production voisine des deux tiers de celle du district de la Léna. Les exploitations de cette province sont groupées principalement dans les bassins de trois des affluents du fleuve Amour : la Zeïa, la Boureïa et l'Ourmi, celles du bassin de cette dernière rivière sont plus généralement désignées par le nom de la chaîne de montagnes, le petit Khingan, dans les contreforts de laquelle elles se trouvent ; il existe, en outre, quelques exploitations, le long des affluents du cours supérieur de l'Amour. La production d'or de la province, en 1897, se répartit entre les différents groupes de placers de la manière suivante : kilogr. Placers du bassin de la Zeïa Placers du bassin de la Boureïa
4.62b 835
Placers de la chaîne du Petit-Khingan
502
Placers des affluents du cours supérieur de l'Amour.
268
TOTAL
6.230
Comme on le voit, c'est le bassin de la Zeïa dont les gisements sont de beaucoup les plus importants ; le croquis ci-contre (fîg. 2) en figure l'emplacement ; les plus nombreux d'entre eux sont répartis le long des différents cours d'eau de la région comprise entre cette rivière et le cours