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RICHESSES MINÉRALES DE LA SIBÉRIE
en raison de la faible épaisseur de stérile à enlever, ne dépassant que rarement le double de l'épaisseur de la couche aurifère, à des exploitations extrêmement fructueuses ; tel a été le cas, en particulier, des placers de la Mogotte et de l'Ougane, affluents directs de la Zeïa, et de ceux du Djolon, tributaire de la Brianta par l'intermédiaire de l'Ilikane et de l'Ounakha. On cite, par exemple, le placer Leonovski sur le Djolon, qui a produit en deux ans (1889 et 1890) 2.300 kilogrammes d'or pour 176.000 tonnes de sables lavés, ce qui représente une teneur moyenne de plus dé 13 grammes à la tonne ; au cours des quatorze années pendant lesquelles s'est prolongée son exploitation, la teneur moyenne des sables que l'on en a tirés est ressortie à 5g,',5 par tonne, et on n'en a pas extrait moins de 12.500 kilogrammes d'or. De tels gisements ont naturellement été mis les premiers à contribution et n'ont guère tardé à être plus ou moins complètement épuisés ; ceux qui restent encore en exploitation sont moins riches ; les teneurs dépassant 5 grammes à la tonne sont aujourd'hui exceptionnelles, et le rendement moyen des sables lavés en 1897 est ressorti à 2gr ,6 par tonne. Ily a quelques années, on a cru devoir abandonner comme trop pauvre toute la partie d'un placer correspondant au lit majeur de la rivière, où la teneur n'atteignait pas tout à fait 2 grammes; les conditions actuelles, bien que s'étant déjà améliorées, ne paraissent pas encore permettre de descendre jusqu'à des teneurs inférieures à 1 gramme à la tonne. Ces conditions sont en effet loin d'être favorables et conduisent encore à délaisser, comme inexploitables, des placers qui, dans d'autres régions, passeraient pour riches; cela tient, sans doute, pour une part au manque de ressources naturelles de la région où la maind'œuvre est fort coûteuse ; mais, si le prix de la journée d'un ouvrier dépasse généralement 5 francs, dont 1 fr. 50
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pour frais de nourriture, les autres dépenses d'exploitation représentent une part légèrement supérieure à celle de la main-d'œuvre, si bien que les frais totaux d'exploitation atteignent de 11 à 12 francs par journée d'ouvrier, correspondant au lavage de 3 tonnes de sables environ. Ajoutons enfin que, comme partout ailleurs dans la Sibérie, les sluices des lavoirs sont très courts et ne contiennent pas de mercure, ce qui donne lieu à des pertes importantes d'or fin. On voit par là combien soit l'augmentation de la production individuelle de l'ouvrier par l'adoption de procédés mécaniques un peu perfectionnés, soit la diminution des frais généraux, soit enfin le perfectionnement des méthodes de lavage, pourraient permettre d'abaisser la limite d'exploitabilité actuelle des sables aurifères du bassin de la Zeïa. Quelques tentatives ont été faites dans ce but : des traînages mécaniques fonctionnent sur différents placers pour l'évacuation des stériles ou pour le transport des sables jusqu'au lavoir; un essai d'exploitation par dragage a été fait, il y a plusieurs années déjà, mais sans succès. Grâce à la généralisation de semblables mesures dans de bonnes conditions, il deviendrait sans doute possible et d'entreprendre l'exploitation des placers qui ont été regardés jusqu'ici comme trop pauvres, et de reprendre, dans ceux qui y ont déjà été exploités, les parties les moins riches méprisées jusqu'ici, à condition toutefois qu'elles n'aient pas été gaspillées, comme on l'a fait trop souvent, en les enterrant sous d'énormes tas, soit de stériles enlevés pour mettre à découvert la couche riche, soit de résidus de lavage. Il y aurait peut-être bien là le moyen d'assurer au bassin de la Zeïa, pour de longues années encore, une production annuelle de quelques milliers de kilogrammes d'or. Les placers du bassin de la Boureïa sont situés dans la haute vallée des différents tributaires de son affluent le