Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
64
RICHESSES
MINÉRALES
DE LA
SIBÉRIE
VI. — CHARBON DI TERRE.
Les gisements de combustibles minéraux paraissent être très nombreux en Sibérie ; un coup d'œil jeté sur la carte qui est jointe à la présente note fait voir, en effet, que de Test à l'ouest on a reconnu une succession presque continue de gisements de ce genre le long des voies fréquentées du pays. Il faut cependant bien dire que ces gisements n'ont été étudiés le plus souvent qu'au cours d'explorations géologiques : leurs affleurements ont été suivis sur une plus ou moins grande longueur, et leur prolongement à une certaine profondeur (généralement très faible) a été quelquefois constaté par un ou deux sondages ; mais, en général, ils n'ont été l'objet d'aucun travail de reconnaissance approfondi. Tel est le cas du plus grand nombre des gisements figurés sur la carte ; do là à conclure qu'ils constituent tous de véritables richesses dont la mise en valeur ne doit plus tarder, il y a fort loin ; et cela surtout parce que les besoins importants de combustible sont encore rares et ne se développeront sans doute jamais d'une façon extrêmement considérable dans le pays, et parce que le bois est le plus souvent suffisamment abondant pour fournir largement à la consommation domestique et aux besoins de la petite industrie, voire même de la navigation fluviale et du chemin de fer, à leurs débuts du moins. Il faut d'ailleurs aussi observer que, si quelques-uns des gisements (ceux du bassin de Kouznetzk et ceux de l'Altaï en particulier) paraissent être constitués par des charbons de belle qualité, parfaitement satisfaisants pour les besoins de la métallurgie et de l'industrie, et par suite susceptibles d'être transportés à plus ou moins grande distance, beaucoup d'autres gisements au contraire (une partie de ceux de la vallée de
RICHESSES MINÉRALES DE LA
65
SIBÉRIE
l'Angara, ceux de la vallée de l'Amour, ceux de la région de l'Oussouri et aussi quelque peu ceux de Sakhaline) sont de valeur médiocre ; ils renferment en effet soit des charbons d'âge jurassique, se rapprochant des houilles sèches, sales et fortement chargés en soufre, soit même des lignites tertiaires ; leur utilisation restera donc toujours difficile, puisqu'ils ne constitueront jamais pour l'industrie qu'un pis-aller et que, pour les besoins domestiques, le bois leur sera encore longtemps préféré. L'exploitation de la houille est d'ailleurs encore bien restreinte en Sibérie; elle n'a porté, au cours des, dernières années, que sur un petit nombre de régions : le bassin de Kouznetzk, les côtes de l'océan Pacifique et la steppe des Kirghiz. Le tableau ci-dessous fait connaître la production de ces différentes régions au cours des six dernières années.
R ÉGIONS
1892
1893
1894
1895
1896
1897
tonnes tonnes tonnes tonnes tonnes tonnes 19.450 16.710 20.230 19.900 22.600 9.830 12.780 11.790 18.510 18.340 17.690 44.700 1.740 1.640 1.580 3.110 1.850 950
33.970 30.140 40.320 41.350 42.140 55.480
La plus importante des régions houillères, sinon d'après les chiffres relatifs à la dernière année, du moins d'après ceux de toutes les années précédentes, et surtout en raison de l'avenir qui paraît lui être réservé, est constituée par le bassin de Kouznetzk. Ce bassin est formé par une cuvette de terrain houiller (*), conservée au milieu des sédiments dévoniens qui (*) Le bassin de Kouznetzk avait d'abord été rapporté au jurassique ; mais les dernières études dont il a été l'objet paraissent avoir établi qu'il appartient, au moins en partie, à l'époque houillère. Tome XVIII, 1900.
5