Annales des Mines (1900, série 9, volume 18) [Image 38]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA SIBÉRIE

tout indiquée pour l'évacuation des produits du bassin de Kouznetzk vers Tomsk et tous les autres centres de consommation situés sur le cours de l'Ob ou de ses affluents. On serait alors conduit à procéder à des entassements, d'abord à la mine pour attendre l'hiver, puis au bord des rivières gelées pour attendre le dégel. On comprend sans peine quel grave obstacle cela constitue à l'ouverture de mines nouvelles. Pour que l'exploitation de la houille dans le bassin de Kouznetzk puisse prendre une importance en rapport avec les espérances que font naître les descriptions enthousiastes qui en ont été faites, descriptions qui tendraient à le faire regarder comme l'un des plus riches bassins houillers du monde entier, il serait indispensable que des voies de communication, faciles en tout temps, y soient créées. Une voie ferrée, qui n'aurait guère besoin de dépasser 250 kilomètres de longueur et qui suivrait la vallée du Tom, pourrait mettre en relation Kouznetzk avec la ligne du Transsibérien ; son exécution viendra peut-être, dans un délai plus ou moins long, combler la lacune que nous signalons. C'est là-dessus que comptent ceux qui prévoient pour ce bassin un développement considérable ; il serait ainsi mis en relation par voie de fer avec tous les centres de population importants du pays, et en été l'Ob, l'Irtych et le Tobol permettraient d'en distribuer aisément les produits dans toutes les vallées de la Sibérie occidentale. D'autre part, les charbons de Kouznetzk pourraient parvenir, par un trajet de moins de 2.000 kilomètres de chemin de fer, jusqu'aux usines métallurgiques du sud de l'Oural, qui sont obligées aujourd'hui d'emprunter à un bassin encore plus éloigné, celui du Donetz, le combustible minéral de bonne qualité dont elles ont de plus en plus besoin ; l'Irtych et le Tobol permettraient d'ailleurs à ces charbons de parvenir à Tioumen, qui est relié par quelques centaines de kilomètres seulement de voies ferrées aux usines de la région

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de Nijni-Taguil, usines qui ne disposent actuellement que de très mauvais charbon. Terminons en indiquant que l'on vient d'entreprendre deux exploitations dans un lambeau de bassin houiller situé un peu plus au nord. Ce bassin est constitué par une petite cuvette de terrain houiller, qui se présente au milieu du Dévonien, dans des conditions semblables à celles du bassin de Koutnetzk, sauf que les terrains anciens sont presque partout recouverts par une trentaine de mètres de sédiments tertiaires ou quaternaires. Situé à une centaine de kilomètres au nord du précédent, ce petit bassin, voisin, de la localité de Soudjenka, se trouve être à proximité immédiate du chemin de fer ; aussi en entreprend-on dès maintenant l'exploitation. Les travaux dë reconnaissance, qui y ont été commencés au cours de 1897, ayant donné des résultats satisfaisants, ont été activement poussés en 1898, en même temps que l'on faisait, au cours de l'été, toutes les installations et tous les travaux préparatoires destinés à permettre de réaliser, dès 1899, une extraction d'une cinquantaine de mille tonnes. La plus importante de ces exploitations est entreprise par le Gouvernement Russe, en vue de fournir le combustible à la section du chemin de fer transsibérien comprise entre l'Ob et le Yénisseï. D'après les évaluations de l'ingénieur qui dirige les travaux, le prix de revient de la modeste exploitation qui sera faite au début ne dépasserait pas une dizaine de francs par tonne, ce qui permettrait de réaliser sur le chauffage actuel des locomotives par le bois une économie de plus de moitié. Il semble donc que cette exploitation soit appelée à se développer rapidement, car la proximité du chemin de fer, qui passe à 1.200 mètres seulement des puits actuels, la place dans des conditions exceptionnellement favorables. Au sud-ouest du bassin de Kouznetzk, dans la steppe des Kirghiz, on retrouve de même, au milieu des sédiments