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fiées et à échapper autant que possible à l'obligation de leur remettre la totalité du minerai qu'ils extraient. Tels sont, sans doute, les principaux motifs qui, cachés sous des pratiques superstitieuses, expliquent Pàpreté avec laquelle le mineur chinois défend l'entrée de ses galeries. L'explorateur européen est toujours sous le coup d'une attaque dans les régions minières, et on peut juger de l'importance des rivalités que l'exploitation des mines soulève au Yun-Nan, en rappelant qu'elles ont été l'origine de la grande révolte qui a dévasté pendant plus de vingt ans toute la province et qui a fini par s'étendre au Kouei-Tcheou et au Se-Tchouan, en faisant disparaître à peu près le tiers de la population des régions minières (Voir l'ouvrage classique de M. Rocher). Relations des exploitants avec le public. — D'une manière générale, les minerais de toute nature restent res nullius tant qu'ils n'ont pas été extraits et, par conséquent, aucune redevance n'est payée au propriétaire du sol, si les travaux souterrains n'apparaissent pas à la surface. Pour l'occupation des terrains nécessaires à l'extraction, les gisements se répartissent entre deux catégories. La première comprend toutes les mines qui fournissent des matières réclamées par l'Administration Impériale; la seconde comprend les mines bénévolement laissées à la disposition du public. Dans le premier cas, qui s'applique principalement aux mines de cuivre, mais qui peut s'étendre aux mines d'argent, de plomb, de soufre, et aux gisements aurifères, la recherche des minerais censés appartenant à l'Empereur est non seulement permise, mais même encouragée dans toutes les propriétés privées. Aucune indemnité n'est accordée pour les dégâts, souvent très importants, que subissent les champs ou les maisons d'habitation, à moins que le propriétaire lésé ne soit personnellement
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assez puissant pour imposer respect aux mineurs ou aux autorités intéressées à la production minière ; par suite, la recherche des minerais de cuivre est souvent considérée comme un véritable fléau par les populations agricoles du Yun-Nan. Dans le second cas, qui s 'applique en fait aux gisements trop peu importants pour tenter l'intervention mandarinale, et qui comprend encore actuellement la plupart des mines de houille, l'ouverture des travaux de recherche ne peut être faite qu'avec le consentement du propriétaire du sol. Il met, en général, comme condition de sa permission, l'obligation de lui remettre en nature le dixième du produit brut extrait par l'orifice créé dans sa propriété. Le reste de l'extraction peut être librement vendu par le patron mineur, sous réserve des servitudes locales qui peuvent l'astreindre à fournir les villages voisins, et aussi à charge, par lui, d'acquitter la patente annuelle qui lui est imposée par le mandarin local. Au contraire, dès qu'un gisement a paru assez important pour mériter d'être réquisitionné par l'Administration ou pour motiver la formation d'un Syndicat de commerçants doté du privilège de faire des avances de fonds aux patrons mineurs, la vente directe au public des produits de l'extraction est interdite sous les peines les plus sévères, et même parfois sous peine de mort. Tout doit être remis aux agents des mandarins ou du Syndicat, qui se chargent de l'élaboration des minerais oude la vente au public. Les quantités livrées sont portées en compte aux patrons suivant un tarif officiel, fixé chaque année, soit, en ce qui concerne le cuivre et les métaux précieux, par le Gouvernement central, soit, en ce qui concerne les autres matières, par une Commission locale composée de commerçants et de patrons réunis sous la présidence du mandarin chargé de la surveillance de l'industrie minière. Les tarifs ainsi établis paraissent toujours avantageux