Annales des Mines (1900, série 9, volume 18) [Image 214]

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FONÇAGE

PAR

CONGÉLATION

DU

PUITS

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Pour parfaire l'étanchéité du joint de deux tubes assemblés avec un manchon, on plaçait, sur les derniers filets du pas de vis, une tresse de chanvre imbibée de minium, qui se trouvait serrée entre le tube et le manchon. Les deux tiers des tubes employés dans les sondages étaient neufs; l'autre tiers avait déjà servi à un fonçage . Il en est résulté que ces vieux tubes ont donné lieu à de nombreuses ruptures. Il y a donc intérêt à n'employer que des tubes neufs, soigneusement éprouvés. Au sujet des manchons d'assemblage des tubes congélateurs, il faut remarquer que leur disposition à l'intérieur des gros tubes et à l'extérieur des petits tubes peut gêner le mouvement de descente et surtout de remontée de la colonne intérieure. Il conviendrait de leur donner une forme ovoïde. Chaque colonne de tubes était reliée à une couronne collectrice. Ces couronnes étaient formées de tubes en acier et se raccordaient aux tubes congélateurs par des tuyaux en plomb, munis de robinets qui permettaient d'isoler chaque colonne en cas de besoin. Elles étaient placées au fond de l'avant-puits (fig. 4, Pl. XVII), et le liquide réfrigérant y était amené par deux conduites verticales. Les robinets employés à Auboué étaient du type ordinaire à soupape. L'emploi de ces robinets présente l'inconvénient de ne pas se prêter facilement à la visite des tubulures des couronnes collectrices. Il faut, en effet, démonter le robinet si l'on veut sonder l'intérieur d'un tube de raccord ; il se produit toujours, dans ce cas, une perte de chlorure, et le travail de réparation ou de visite devient très pénible. Il serait donc préférable d'employer des robinets à boisseau, que l'on peut déboucher par l'emploi d'une tringle, sans être assujetti à les démonter. Au bout d'un certain temps, la température de l'at-

DE

LA

MINE

DE

FER

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mosphère extérieure étant descendue en dessous de 0°, il devint très difficile de s'assurer si le liquide continuait à circuler dans les tubes. Habituellement on s'aperçoit d'un arrêt de circulation lorsque la tête du tube correspondant ne givre plus. Mais, quand la température de l'atmosphère est assez basse, tous les tubes se recouvrent de givre, même si le chlorure ne circule plus dans quelques-uns. Ainsi, à la profondeur de 102 mètres, on a rencontré des tubes dans lesquels il n'existait plus aucune circulation, bien que, dans l'avant-puits, la tête de ces tubes fût givrée. Après démontage de la colonne de petits tubes et nettoyage, la circulation fut rétablie ; mais le givre ne reparut au fond, sur le tube, que trois jours après la remise en route, ce qui prouve que les terrains, au voisinage, étaient bien réchauffés, par suite d'un arrêt déjà ancien de la circulation de chlorure dans ce tube. Il y aurait donc, crojr ons-nous, un sérieux avantage à avoir, pour chaque sondage, un retour distinct venant se déverser dans la cuve à chlorure ; ceci permettrait, en outre, de régler uniformément le débit des tubes, ce qui est impossible avec deux couronnes collectrices. Considérations générales sur la forme du rempart de glace.

— S'il s'agissait d'établir un puits à l'intérieur d'une masse d'eau, il faudrait donner au rempart de glace la forme d'un solide d'égale résistance, en faisant croître son épaisseur avec la profondeur et suivant une certaine loi. Dans les sables, et, en général, dans tous les terrains sans cohésion, la congélation a aussi pour but de donner à ces terrains une consistance qui leur manque. Mais, dans notre cas, le problème était tout autre. Les terrains à traverser sont rocheux; la congélation n'a pas à les consolider, et son but est seulement de congeler, dans les fissures, l'eau qui s'y trouve renfermée. Cette eau congelée, emprisonnée dans les terrains sous une