Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
72
ASSEMBLAGES DES CHAUDIERES A TUBES D'EAU
ment ou à un compartimentage intérieur, deux capacités distinctes, l'une par où l'eau était fournie au tube de circulation, l'autre par où la vapeur formée prenait issue vers le réservoir supérieur d'eau et de vapeur. Dans le système Bouron, c'était, comme le montre la fig. 2, le tube de circulation El) lui-même qui servait de tirant. L'extrémité ouverte A du tube vaporisateur AB s'emboîtait dans un logement au fond duquel butait sa tranche terminale. La dilatation affectant le tube vaporisateur, extérieurement chauffé, plus que le tube-tirant noyé dans l'eau et la vapeur, venait nécessairement accroître la fatigue imposée à ce dernier par le serrage nécessaire à l'étanchéité. Le 16 octobre 1890, à bord d'un bateau muni d'une chaudière de ce type, l'un des tubes-tirants se rompit. La rupture eut lieu au droit de deux des trous dont il était percé, en vue de la circulation de l'eau, au voisinage de l'extrémité fermée B du tube vaporisateur. C'était là une section de moindre résistance du tube-tirant, d'autant plus affaibli dans cette partie que, par une circonstance de construction qui n'avait rien de nécessaire et que la fig. 2 ne représente pas, on avait prolongé le filetage extérieur de son extrémité jusque sur la zone découpée parles trous de circulation. La rupture eut pour conséquence le déboîtement du tube vaporisateur, d'où, à l'intérieur du fourneau, un violent échappement d'eau et de vapeur, qui, rabattant la porte du cendrier et envahissant la chaufferie, brûla mortellement le chauffeur. Dans le système Collet {fig. 1), le tube vaporisateur présente à ses deux bouts des portées coniques, qui s'emmanchent dans des orifices alésés coniquement, d'une part sur le collecteur, d'autre part sur la pièce formant obturateur terminal. Dans le même alignement, collecteur et obturateur terminal sont munis chacun d'un trou de poing circulaire fermé par un tampon non autoclave, et
ASSEMBLAGES DES CHAUDIERES A TUBES D'EAU
73
c'est un même tirant axial qui doit à la fois maintenir les deux tampons de trous de poing appliqués sur leurs sièges et ajouter la force de son entretoisement au commencement de résistance, de valeur aléatoire, dû au frottement de chaque emmanchement conique du tube vaporisateur. De même que le tube-tirant précédemment considéré, ce tirant est soumis à deux redoutables causes de fatigue, les serrages d'écrou et les différences de dilatation. Qu'il vienne à rompre, le premier effet doit être le départ d'un des tampons de trou de poing, suivi de la vidange violente du générateur par l'orifice ainsi débouché. C'est ce qui est arrivé le 16 février 1890 : sur une chaudière Collet qui avait moins d'un an de service, le chauffeur, voulant arrêter une fuite à l'un des joints, appela pour l'assister le mécanicien et son aide, et ils se mirent à serrer, sur la chaudière en pression, les écrous du tirant correspondant au joint qui fuyait. Le boulon se rompit dans la partie filetée de l'un de ses bouts, un des tampons de trou de poing qu'il retenait fut projeté, et les hommes furent tous trois brûlés mortellement. Dans les chaudières du système Terme et Deharbe, il n'y a pas de long tirant; mais on trouve encore le tube vaporisateur terminé à chacun de ses bouts par une portée conique, qui vient s'emboîter dans l'ouverture correspondante soit du collecteur, soit de la boîte de raccord, et l'assemblage assuré par l'effort de traction longitudinale d'un boulon qui, en même temps, applique sur la paroi opposée du collecteur ou de la boîte, pour y obturer un trou de poing, un tampon non autoclave. Seulement ici le boulon est court ; il a une tète en forme d ancre, dont les deux branches saisissent deux oreilles percées de trous qui terminent le tube. Un coup d'œil sur la fig. 3 fait comprendre cet arrangement. Il n'y a plus, dans ce cas, de fatigue causée par des