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ÉTUDE GÉOLOGIQUE SUR LE NORD DE LA CHINE
III RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS ET DE LA THÉORIE DE M. DE RICHTHOFEN SUR LE LŒSS. Caractères du lœss.
Le lœss est une terre d'une couleur brun jaune, très fine, très tendre, tombant en poussière sous les doigts, assez compacte en même temps pour se maintenir en pans verticaux. C'est essentiellement un limon argileux d'une forte teneur en calcaire (*), avec des grains de quartz non roulés, aux arêtes vives. Il est coloré en brun par un peu de fer et contient en outre des sels alcalins (chlorures et sulfates). On y observe des traces verticales d'anciennes racines remplies de carbonate de chaux. Sa texture est poreuse. Il reçoit les eaux de pluie comme une éponge ; on n'y trouve ni lacs ni sources. Certains éléments s'y présentent en couches. Ce sont : 1° Les poupées du lœss, concrétions marneuses allongées suivant la verticale, ayant depuis la grosseur d'une noisette jusqu'à un pied. Ces poupées sont parfois en masses, parfois assez disséminées, parfois complètement absentes. 2° Des morceaux anguleux de roches, amoncelés en tas, et sur des étendues limitées. On y trouve de plus : 3° Des coquilles terrestres, que l'on observe à peu près dans toute l'étendue du lœss. 4° Des os de mammifères, — M. de Richthofen n'en a vu que deux fois en place, — qui paraissent. être disséminés sans règle à travers la masse. Comme structure, les propriétés caractéristiques du (*) Voir un exemple de sa composition, p. 418.
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lœss sont le manque de stratification et la tendance au crevassement vertical. Cependant, il y a une certaine disposition en bancs : c'est ainsi que les poupées du lœss sont répandues sur des couches presque horizontales, distantes entre elles de façon très variable, 0 m ,50, 15 mètres, 50 mètres. On a pris ces bancs, mais par erreur, pour des surfaces de stratification. Les poupées y font suite à des bancs de cailloux non roulés, qui s'étendent, suivant une légère pente, à partir des montagnes avoisinantes, et dont la grosseur va en décroissant. Il se trouve encore dans le lœss des lamelles de mica ; mais leur orientation n'obéit à . aucune règle, pas plus que la distribution des coquilles terrestres. Exceptionnellement, le lœss présente un caractère stratifié. Il rentre alors dans la catégorie du lœss lacustre, que l'on aura à distinguer plus loin. La puissance du lœss atteint sûrement 500 mètres, et probablement plus. Comme altitude, il arrive jusqu'à 1.800 mètres dans le Sud du Chansi, à 2.400 mètres au Ou t'aè chan, à 2.000 mètres au Nord de la Grande Muraille, et vraisemblablement au-dessus encore au Kansouet au Kou kou nor. Avec une puissance et une altitude moindres, il s'étend vers le Sud dans tout le Honan et se trouve encore en lambeaux isolés jusqu'à Nanking, au lac Po yang et au lac Toung ting, • Par contre, le Chantoung oriental en est absolument dépourvu. L'altitude où on le trouve est à peu près celle à laquelle il s'est déposé. Il comble les anciennes dénivellations ; il se laisse cependant dépasser par quelques chaînes élevées . Sa surface semble être d'une régularité parfaite. Ainsi, dans le Chansi, il descend vers la cuvette de P'ing yang fou, du côté de l'est, avec une pente générale de 2p. 100, sur une longueur de 45 kilomètres. De loin on dirait une