Annales des Mines (1901, série 9, volume 19) [Image 222]

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ÉTUDE GÉOLOGIQUE SUR LE NORD DE LA CHINE

éléments du lœss dans les endroits où ce dépôt s'est effectué nous paraît s'expliquer très bien par la théorie éolienne. Seulement, comme nous l'avons montré, il faudrait concilier cette théorie avec la permanence de l'écoulement des rivières et l'existence de larges courants d'eau, qui seules rendent compte des absences de dépôts. Des objections se présentent aussi à la théorie du ruissellement. D'après cette théorie, le sol trop imperméable aurait forcé l'eau à ruisseler à la surface, entraînant dans son mouvement lent des petites particules solides préalablement désagrégées. Or nous avons vu que le lœss est un terrain perméable, et c'est précisément à cette perméabilité que tient son mode tout à fait particulier d'érosion ascendante. Toutefois, il est permis de penser que, sous l'influence d'une humidité persistante, le sous-sol se sature et que toute l'eau ruisselle à la surface. Nous avons vu, après une journée de pluie diluvienne, non seulement les chemins enfoncés dans le lœss, mais aussi ceux courant à sa surface tellement gluants que, sur un terrain horizontal, les bêtes de somme trébuchaient à chaque instant. Un ruissellement ne serait donc pas invraisemblable ; et, si l'on ne le voit plus se produire maintenant, c'est parce que l'inclinaison de la surface de lœss est devenue trop faible pour qu'il puisse se continuer : tant que des matériaux nouveaux s'ajoutaient à la surface ancienne, l'inclinaison de celle-ci était constamment relevée et le ruissellement se poursuivait pour la ramener à une certaine limite ; maintenant que les causes de désagrégation ne se font plus sentir, les matériaux n'arrivant plus pour redresser la pente, le ruissellement est arrêté, l'eau pénètre en profondeur, et l'érosion ascendante se produit. On voit que l'une et l'autre hypothèse rendent compte d'une manière sensiblement équivalente de la formation des puissants dépôts de lœss. La première paraît plus satisfaisante pour les plateaux dont les hautes montagnes

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sont plus éloignées et parfois séparées par des vallées, et où la forme du recouvrement parait plus ou moins épouser celle du sous-sol adjacent : tel serait, par exemple, le cas pour la bordure occidentale de la plaine de T'aèyuen fou. L'autre serait plus conforme aux conditions d'humidité qui ont accompagné certainement la formation du lœss ; elle s'appliquerait particulièrement bien aux dépôts du Ho chan et du Fong kiao chan. Peut-être toutes deux ont-elles leur part de vérité. Nous ne chercherons pas à trancher cette question. Ce que nous avons surtout voulu montrer, c'est la continuité du réseau fluvial pendant la période de formation du lœss.