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ÉTUDE GÉOLOGIQUE SUR LE NORD DE LA CHINE
5. Enfin, les matériaux ainsi restés en suspension dans les eaux devaient trouver, comme à l'époque actuelle, un champ de dépôt tout naturel dans les plaines du Ho nan. On sait que le cours inférieur du fleuve Jaune a subi,, pendant la durée des temps historiques, de nombreux déplacements, qui ont amené les bouches du fleuve depuis l'embouchure du fleuve Bleu, au Sud, jusqu'à celle du Pée ho, au Nord. Dans toute cette région, la plaine est à une très faible hauteur au-dessus du niveau de la mer; la couche de lœss y est rigoureusement horizontale et n'a, au-dessus du cours actuel des fleuves, que quelques mètres d'épaisseur visible, comme en témoigne la fig. 6, Pl. VI, qui représente le confluent du Li ho et Cha ho; cette épaisseur totale est tout au plus de 5 mètres à l'entrée de la province de Hou pé, comme nous l'avons dit plus haut (p. 412). Il ne paraît nullement invraisemblable qu'un tel dépôt soit le produit de la décantation de fleuves très étendus, animés d'une vitesse très faible. Et c'est, d'ailleurs, un fait d'expérience, que l'accroissement des alluvions a pour effet d'amener le déplacement du lit des fleuves vers les régions avoisinantes dont le niveau est inférieur. C'est à cette cause que sont dus les terribles débordements du fleuve Jaune; or elle a naturellement pour effet d'égaliser la surface du dépôt suivant un plan presque horizontal. Cette explication suppose naturellement que le lœss deces régions a été roulé ; l'état remarquablement compact et fin auquel celui-ci se trouve lui donne de la vraisemblance; la richesse du sol de ces plaines au Honan, comparée à son aridité près du cours actuel du bas fleuve Jaune, en est une conséquence — que l'on déduirait également des autres hypothèses sur la formation du lœss. Elle résulte en effet de la séparation mécanique entre les élémentsplus siliceux, restés en arrière, et les éléments plus argileux, entraînés à grande distance.
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6. Nous avons laissé de côté, jusqu'ici, le lœss proprement dit : nous avons vu quelle est son origine et les étendues où il ne s'est pas déposé ; nous n'avons pas étudié les grosses accunm'ations par lesquelles il se manifeste. Néanmoins nous avons été amenés à conclure précisément par l'examen de tous les endroits voisins où de telles accumulations ne se sont pas produites que, pendant le dépôt du lœss, régnait une humidité suffisante pour assurer aux fleuves un cours sans doute plus important que leur cours actuel. Pour étudier la formation des grosses agglomérations, nous parlerons des objections que la théorie éolienne et la théorie ôluvienne rencontrent. Dans la première, la dislocation initiale est due aux mêmes causes que dans la seconde, et l'humidité y joue un rôle prépondérant, comme nous l'avons montré. Le transport ensuite est l'effet du vent. Le dépôt et la fixation sont dus à la présence des iierbes qui retiennent les particules balayées par le vent. A notre avis, la trace d'anciennes racines, que M. de Richthofen reconnaît dans le lœss, prête beaucoup à contestation. En revanche, l'absence de toute trace de débris organiques ne nous paraît pas être moins explicable dans la théorie éolienne que dans la théorie éluvienne. M. de Lapparent trouve étrange que les dépôts éoliens se soient accumulés précisément dans le voisinage des montagnes et des fleuves, c'est-à-dire où les précipitations sont le plus abondantes. Mais l'explication en est toute simple : il est clair que le dépôt entraîné par le vent subit l'influence de la gravité et qu'il doit s'arrêter de préférence où le vent est le moins violent, c'est-à-dire dans les régions les plus encaissées et dans leurs parties les plus basses; enfin, étant emprunté aux montagnes, ce dépôt doit naturellement être plus important dans leur proximité. Bref, tout ce qui concerne le transport et le dépôt des