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ÉTUDE GÉOLOGIQUE SUR LE NORD DE LA CHINE
pouvait y avoir que moins d'influence. De plus, on retrouverait la trace des matériaux enlevés. Or la plaine qui s'étend entre le lac de Lou ts'ouen et le fleuve Jaune en amont de T'oung kouan est seulement recouverte d'alluvions grossières. Il est donc certain que le lœss s'est inégalement déposé sur les deux versants. Or, il est bien évident que, sur un espace d'une dizaine de kilomètres, le régime des pluies ne varie pas suffisamment pour l'expliquer, d'autant que, plus au Nord, le lœss se retrouve en couche d'épaisseur croissante. Le vent n'en rend pas compte davantage; pour que la variation dans la vitesse du vent puisse produire le dépôt de particules, il faut que celles-ci se trouvent déjà en suspension. Or ce qui s'est déposé au Sud du Fong kiao chan vient du Fong kiao chan, comme le montre la présence des nodules et des lits plus grossiers du lœss. Si le vent avait fait le transport, il aurait donc été dirigé du Nord vers le Sud; mais un vent Nord-Sud aurait été arrêté par le T'sin ling, comme il l'aurait été par le Fong kiao chan, et le revers méridional du Ts'in ling serait couvert de lœss, comme le revers méridional du Fong kiao chan, tandis qu'il n'en a pas trace; enfin comment admettre que le vent ait été dirigé perpendiculairement aux barrières montagneuses, tandis que la direction des vallées paraît imposer un courant d'air parallèle? Nous ne voyons qu'une explication possible à la dissymétrie du dépôt de lœss sur les deux versants du Fong kiao chan : c'est un état différent de la surface du sol au pied de la chaîne. Or, d'un côté, il y a un lac; de l'autre, un torrent. La présence d'un lac suffit-elle à expliquer le peu d'importance du dépôt? Non. Qu'un vent chargé de poussière passe sur le lac, il y abandonne sa poussière, qui se dépose au fond, au moins aussi facilement que sur une steppe, et le fond du lac va s'exhaus-
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sant constamment, au moins aussi vite que le plateau qui se trouve de l'autre côté de la chaîne. Mais, au Sud, on voit plus de 200 mètres de dépôts au bord du fleuve Jaune et, au Nord, s'il y en avait seulement 40, on arriverait à son niveau, de sorte que le lit primitif du fleuve n'aurait plus un écoulement vers la mer ! Il est donc matériellement impossible d'expliquer la dissymétrie du dépôt par l'existence d'un lac. Il faut que la majeure partie des fines particules qui étaient prêtes à se déposer ait été entraînée avant que le dépôt ait pu se faire. Il faut qu'il y ait eu une eau courante assez rapide pour les emmener au fur et à mesure. Une vitesse deO m ,14 par seconde suffit d'ailleurs pour entraîner le plus grossier limon. Au contraire, sur le versant Sud de la montagne, en dehors du chenal étroit où coulait le fleuve, rien ne s'opposait à l'accroissement du dépôt. Le même raisonnement s'applique aux cuvettes du Ouée ho, de P'ing yang fou, de T'aé yuen fou, et notamment à cette dernière : la couche d'alluvions qui la recouvre est bien faible; on peut la mesurer tout entière au Nord, près de T'aè yuen fou et du Fen ho, comme nous l'avons montré ; il faut encore convenir que, pendant le dépôt du lœss, ces plaines étaient recouvertes d'une nappe d'eau courante. Avec l'assèchement progressif de ces cuvettes survenu plus tard, des terrains qui étaient situés au-dessous du niveau hydrostatique et à l'abri de la circulation des eaux ont émergé. Aussi, tandis que, dans les hautes accumulations de lœss, constamment lessivées par les pluies, il n'y a plus trace de sels solubles, ces sels sont restés et se retrouvent dans le fond des plaines récemment émergées. Il en est ainsi des bassins salins de P'ing yang fou et de Si an fou, et, plus remarquablement encore, de celui de Lou ts'ouen, dont la dessiccation semble se faire progressivement encore de nos jours. .