Annales des Mines (1901, série 9, volume 19) [Image 219]

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ÉTUDE GÉOLOGIQUE SUR LE NORD DE LA CHINE

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ÉTUDE GÉOLOGIQUE SUR LE NORD DE LA CHINE

l'épaisseur désagrégée ait atteint : 1—8 X 120m =s 100 mètres,

et, comme les parties les plus élevées, exposées pendant toute la durée de la formation, ont dû être considérablement plus atteintes que les parties les plus basses, protégées dès le début parleur couverture de lœss, ce chiffre a dû être, pour celles-là, extrêmement dépassé. On est donc forcé d'admettre que les causes qui ont présidé à la désagrégation du terrain se sont poursuivies pendant toute la durée du dépôt, l'enlèvement des matériaux désagrégés étant indispensable pour permettre la continuation du phénomène. Donc, pendant le dépôt du lœss a dû ou subsister, ou se reproduire périodiquement un climat humide. L'existence d'un lit d'alluvions dans un cours de ruisseau, que nous avons constatée en plein au milieu du lœss, vient à l'appui do cette conclusion. Mais il convient de remarquer que cette observation est unique sur quelque mille kilomètres que nous avons parcourus dans le lœss, et qu'elle doit correspondre à un fait rare. 3. L'observation de cet ancien lit de ruisseau entraîne d'autres conséquences. Un ruisseau qui dépose des petits graviers a, d'après les données de l'expérience, une pente de 2 p. 100 au plus, et probablement moindre. D'autre part, la présence du gravier indique que le ruisseau n'avait pas son origine dans le lœss, comme les ravins actuels, mais dans le terrain primitif. On peut rétablir approximativement son cours. On voit qu'il aboutissait au lleuve Jaune, à une cote peu éloignée du niveau actuel du fleuve, puisque, à 9km ,5 du fleuve où il a été observé, il n'était qu'à 100 mètres au-dessus, et la différence est atteinte avec une pente moyenne de 1 p. 100. Que devenait l'eau de ce ruisseau et, d'une manière

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plus générale, toute l'eau de pluie tombée en arrivant au fleuve? Formait-elle un lac ou avait-elle son écoulement vers la mer? On conçoit bien que cette région ait pu n'être, à l'époque de la formation du lœss, qu'une steppe sans eau ; mais il est bien difficile, en revanche, d'admettre qu'un lac ait pu y séjourner sans écoulement. Encaissé, comme il l'aurait été, entre doux chaînes si élevées et rapprochées, il aurait eu forcément de grandes crues pendant les périodes de pluies ; d'autre part, le dépôt de lœss était, à cette époque, beaucoup plus faible que maintenant, puisque notre ruisseau a été recouvert, comme on le voit sur la coupe, d'une couche de lœss dont l'épaisseur atteignait au minimum 50 mètres ; enfin, si l'on ajoute à cet ensemble de conditions la remarque que la pente du thalweg actuel du fleuve Jaune est assez forte (approximativement 1 /1000 e ), on conclut qu'il ne pouvait pas ne pas y avoir écoulement vers la mer. // est donc probable que le dépôt du lœss a pu se faire non seulement dans des steppes sans écoulement, mais encore sur le bord de rivières suivant le cours des rivières actuelles. Mais d'autres raisons viennent à l'appui de celte hypothèse.

4. La dissymétrie frappante que nous avons observée entre les deux versants du Fong kiao chan doit encore retenir notre attention : la forme très symétrique de la montagne, que l'on observe sur la coupe, ne peut pas rendre compte de cette dissymétrie. Il faut donc en chercher la cause dans les circonstances extérieures. Peut-on admettre tout d'abord que le lœss se soit déposé également sur les deux versants et ait ensuite été enlevé, par l'érosion, plus sur l'un que sur l'autre? Ceci n'est pas vraisemblable, car la région qui s'étend au Nord du Fong kiao chan est beaucoup moins accidentée que la région qui s'étend au Sud, et l'érosion, par suite, ne