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ÉTUDE GÉOLOGIQUE SUR LE NORD DE LA CHINE
Les régions où nous avons observé les plus grandes accumulations de lœss sont toujours des régions montagneuses ou très accidentées, des plateaux élevés dans lesquels les rivières se creusent des sillons profonds. Ainsi, de part et d'autre de la plaine de T' aè yuen fou, le lœss couvre des plateaux de 700 mètres plus élevés que la plaine (1.500 mètres d'altitude); dans la région des défilés du Fen ho, à l'ouest du Ho chan, on le trouve jusqu'à 1.-230 mètres d'altitude (village de Leou ouan ts'ouen, dans le district de Si tchoo, fig. 3, Pl. VI), et la route franchit dans le lœss la passe Han hoo ling, à 1.100 mètres, alors que l'altitude du lit du Fen ho, entre ces deux points, n'est que de 670 mètres. La route de Kiang tchoo à Ouen si sien passe le Fen ho à 340 mètres d'altitude, s'élève à 720 mètres à Pée tche ts'ouen, pour redescendre à 380 mètres à Ouen si sien. Enfin, la route de P'ing lou sien à Kiè tchoo, que nous avons décrite, quitte le fleuve Jaune à 265 mètres d'altitude, et suit un plateau de lœss jusqu'à 810 mètres. Nous avons vu qu'il existe, au voisinage de ces grandes accumulations de lœss, des montagnes plus élevées qui en sont totalement dépourvues. Mais, ce qui nous parait beaucoup plus singulier, ce sont les plaines, les cuvettes dans lesquelles il n'y a pas ou peu de lœss. Aux environs immédiats de T'aè yuen fou, par exemple, à 7 kilomètres à l'Est du Fen ho, on voit affleurer dans le lit d'un ruisseau les couches suprahouillères, et il est visible qu'ici le revêtement de lœss est réduit à quelques mètres. On ne saurait comparer la puissance de ce dépôt aux grands escarpements qui apparaissent plus haut et plus à l'Est. On n'a pas toujours la chance de trouver découvert le sol sous-jacent, mais la surface presque parfaitement horizontale de certaines plaines, comme celles de Taè
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yuen fou, de P'ing yang fou et du Ouée ho, est, on tous cas, un caractère à noter de façon toute spéciale. D'ailleurs, M. de Richthofen l'a remarqué en désignant comme lœss lacustre le lœss de ces cuvettes. Quelles sont les conclusions que cet ensemble d'observations permet de tirer sur l'origine et les conditions de dépôt du lœss? 1. La différence première entre le lœssetl'alluvion, c'est le grain anguleux du premier, la conservation au moins partielle des coquilles qui s'y trouvent, c'est-à-dire un ensemble de faits qui marque bien que les matériaux qui le composent ont été peu roulés ou lentement charriés si l'eau a joué un rôle dans ce transport. Par conséquent, ces matériaux sont le produit d'une désagrégation sur place, ainsi que l'a fort bien montré M. de Richthofen. Cette désagrégation paraît être plutôt le fait mécanique d'une alternance de gels et de dégels en climat humide qu'un phénomène de dislocation chimique en climat humide et chaud, comme l'indique la finesse extrême du grain. Quoi qu'il en soit, il faut nécessairement faire intervenir la condition d'humidité du climat. Enfin, il ne fait plus de doute pour personne que les matériaux du lœss ne soient généralement empruntés aux montagnes les plus voisines. 2. Le phénomène de désagrégation qui s'est produit aux dépens des parties les plus élevées des montagnes a dû s'étendre à une épaisseur considérable de la roche primitive. Ainsi, par exemple, pour que les monts Fong kiao chan aient pu fournir sur leur revers méridional une couche de lœss qui a, sur 18 kilomètres de longueur, une puissance dont la valeur moyenne est certainement supérieure à 120 mètres, il faut, en supposant que tout ce dépôt ait été emprunté à une couche du sous-sol d'épaisseur constante, et s'étendant depuis le fleuve jusqu'à l'axe de la chaîne, c'est-à-dire sur 22 kilomètres, que