Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
586
REVUE DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES
dissement des pièces frottantes : c'est pour ce motif qu'on craint encore souvent de l'appliquer. Il est donc intéressant de vérifier, par des applications suffisamment prolongées, si ces craintes ne sont pas exagérées. Dans le moteur Duplex, l'aspiration se fait d'un seul côté du piston, puis la charge aspirée est répartie par moitiés entre les deux côtés du cylindre ; la course de compression est donc la moitié de la course de détente ; cela est avantageux au point de vue de l'utilisation du gaz, et contribue à éviter un échauffement excessif du cylindre ; niais cette disposition impose une limite assez basse à la puissance de la machine. Le motéur Kœrting(*) fonctionne à double effet et à deux temps : les orifices d'échappement, démasqués d'un côté ou de l'autre du piston, qui est très long, sont au milieu du cylindre. Le moteur Letombe a deux cylindres en tandem, fonctionnant l'un à double effet, l'autre à simple effet, avec le cycle à quatre temps pour chacune des trois faces actives de piston. Le régulateur agit sur la durée de l'admission, et, en même temps, sur la proportion de gaz combustible, de manière à graduer la richesse du mélange d'après le degré de compression ; on évite ainsi les chances d'explosions anticipées ou de ratés. En outre, quand la puissance baisse au-dessous d'une certaine limite, le régulateur supprime toute action motrice sur une des faces du piston à double effet. Ce moteur présente une série de dispositions ingénieuses et fort intéressantes. Le moteur Letombe, exposé à Vincennes, pouvait développer une puissance de 200 chevaux. Plusieurs autres machines, signalées dans le chapitre suivant, consacré aux moteurs à pétrole, pourraient aussi être citées comme moteurs à gaz. (*) Voir Revue de Mécanique, janvier 1901, p. 124.
EN
L'AN
1900
587
Moteurs de grande puissance. — La Société Cockerill a entrepris la construction, sur une grande échelle, des moteurs Simplex, pour l'utilisation des gaz de haut-fourneau. L'essai d'un de ces moteurs, par M. Hubert, a donné les résultats suivants (*), comme moyennes de divers relevés : N'ombre de tours par minute
94, 37
Nombre d'admissions par minute
41,90
Volume de gaz (à 0" et 750 millimètres de mercure, par minute, en mètres cubes) . . Puissance indiquée en chevaux Puissance effective au frein
575,00
Consommation d'eau par cheval
effectif et
par heure, en litres Température moyenne de l'eau à l'entrée.. . . —
—
à la sortie.. .
Température moyenne des gaz à l'entrée. ... —
—
33,490 786,16
à la sortie.. . .
•'56,8 '16,8 7° 86 33° 17 9° 508° .">
Le diamètre du cylindre de ce moteur est de 1 1,1 ,300, et la course de l m ,400. Les calories disponibles se répartissent comme il suit : en travail indiqué, 28 p. 100 ; dans l'eau de circulation, 52 p. 100 ; dans les gaz et par les pertes, 20 p. 100. Ce moteur actionne directement le piston d'une machine soufflante. La distribution du moteur von Œchelhœuser, qui fonctionne au gaz de haut-fourneau, se fait entièrement par des ouvertures du cylindre démasquées en fin de course. Cette disposition existe depuis longtemps pour l'échappement ; afin de l'employer aussi pour l'admission, on a monté dans un cylindre unique deux pistons à mouvements opposés ; en fin de course, l'un découvre les orifices d'échappement, l'autre les orifices d'admission. Ces derniers forment d'ail(*) Voir Revue de Mécanique, juin 1900, p. 776.