Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
590
REVUE
DE
LA
CONSTRUCTION
DES
MACHINES
perfectionnement, dans tous leurs détails, de ces puissants moteurs, de sorte qu'il est possible qu'ils arrivent à se présenter comme machines réellement pratiques et sûres, qu'on n'hésiterait plus à employer à la place de machines à vapeur, en les alimentant.à l'aide de gazogènes spéciaux. Ce n'est là, d'ailleurs, qu'une présomption, et la décadence de la machine à vapeur, annoncée depuis longtemps, ne parait pas encore bien prochaine.
CHAPITRE II. MOTEURS A PÉTROLE.
Les moteurs à pétrole brûlent soit des essences très volatiles, soit des huiles d'éclairage ou même des huiles lourdes, derniers produits de la distillation des pétroles bruts. Les moteurs à essence ne diffèrent guère des moteurs à gaz que par l'addition d'un carburateur, dans lequel l'air se charge de vapeurs inflammables avant de pénétrer dans le cylindre moteur; au contraire, l'emploi des pétroles peu volatils exige des dispositions spéciales. Carburateurs. — La plupart des carburateurs peuvent se ranger dans trois catégories : les appareils à barbotage, à simple léchage, et à pulvérisation. Pour obtenir une vaporisation suffisante, surtout quand la température ambiante est basse, on les chauffe légèrement, soit à l'aide de l'eau qui a circulé autour des cylindres moteurs, soit à l'aide des gaz d'échappement. Dans le carburateur à barbotage, il convient que le niveau soit maintenu constant, pour que l'air traverse toujours une couche de même épaisseur; néanmoins, il ne prend pas toujours la même proportion de vapeur com-
EN
L'AN
1900
591
bustible, parce que les essences ne sont pas complètement homogènes ; elles contiennent des parties peu volatiles dont la proportion augmente pendant le fonctionnement de l'appareil. Dans le carburateur à pulvérisation, le liquide est aspiré à travers des orifices appropriés, et se mélange à l'air. Les principes des carburateurs sont très simples ; mais les détails de construction de ces appareils délicats ont une grande importance pour la commodité et la sûreté du fonctionnement (*). Pour l'économie, il importe que la proportion «l'air puisse être augmentée de manière- à donner un dosage pauvre quand ce dosage suffit. Moteurs à essence. — La rapide extension de la locomotion automobile sur routes 1 a donné un grand essor à la construction des moteurs ii essence. Ces moteurs ont habituellement de grandes vitesses de rotation, 600 à 700 tours par minute, et parfois davantage, car de petits appareils font 2.500 tours ; ils fonctionnent suivant le cycle à quatre temps et ont fréquemment deux cylindres ; la distribution est automatique, la soupape d'échappement ■étant seule commandée mécaniquement; la régularisation se fait souvent à l'aide de la soupape d'échappement, maintenue ouverte quand on veut supprimer une période d'aspiration d'air chargé dê vapeurs combustibles. Suivant la dimension des moteurs, on se contente, pour le refroidissement des cylindres, d'ailettes extérieures, ou bien on emploie une circulation d'eau. L'allumage se fait par tube incandescent ou bien par étincelle électrique, le courant étant produit par une pile primaire ou secondaire, ou quelquefois par une petite machine magnéto■électrique. Par suite de la marche très rapide des machines, (*) On trouvera des détails assez étendus sur les carburateurs dans Je Manuel théorique et pratique de V automobile sur route, de M. G. Lavergne (Paris, 1900).