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LES GISEMENTS DIAMANTIFERES
Le platine, en petites masses ou en minces lentilles aplaties ; Le corindon, en fragments roulés le plus souvent bleus, quelquefois gris ou bruns, et de dimensions très diverses, depuis celles d'une lentille jusqu'à celles du poing. Ces pierres, appelées par les indigènes baluc timahan, sont caractéristiques de la présence du diamant dans la partie de l'alluvion où on les rencontre ; il n'y a jamais de diamants sans timahans, et plus les diamants sont abondants, plus les timahans sont nombreux et gros; mais l'inverse n'est 'pas aussi sûr. D'après les recherches du D 1 ' Crétier à Batavia, le timahan consiste en alumine anhydre, de poids spécifique 3,45 à 3,70 et de dureté 9. Les « timahans» bleus sont donc de véritables saphirs, malheureusement non cristallisés. Les «timahans» présentent de nombreuses excavations ou empreintes de forme triangulaire, dans lesquelles quelques observateurs ont voulu voir la trace de cristaux octaédriques de diamant dont ce corindon serait, à leurs yeux, la matrice. Mais on n'a jamais rencontré encore de diamant implanté sur un « timahan », et, ainsi que Hooze l'a fait justement remarquer, ces empreintes triangulaires peuvent aussi bien être celles de cristaux de pyrite ou de magnétite. Or, précisément, les « timahans » sont fréquemment tachés de rouille ; ils renferment des inclusions de magnétite, et Verbeek y a observé au microscope de la pyrite; Le rutile, le plus souvent impur, en fragments de petits cristaux quadratiques de couleur noire à éclat semi-métallique, quelquefois pur et d'un beau rouge foncé. Ce minéral est appelé par les Malais batoe amperantatak . Comme le « timahan », il est caractéristique de la présence du diamant, et même, à mon sens, il est un indice plus certain que le « timahan », parce qu'il est beaucoup plus rare et que, à cause de ses faibles dimensions, il est mêlé avec les diamants, de telle sorte qu'on peut presque compter
E LA RÉGION SUD-EST DE I.'lLE DE BORNÉO
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qu il v a à coup sûr du diamant là où on trouve du rutile. Il y a lieu de remarquer, à propos du rutile, que ce minéral est également caractéristique des gisements aurifères et diamantifères de l'État de Minas Geraes, au Brésil ; Enfin, le sable noir, très abondant en général, qui constitue le dernierrésidu du lavage des graviers — poeja en malais — renferme de la magnétite, du fer titané, du fer chromé, des diamants microscopiques et aussi, d'après les recherches de Maier et Bleekrode, des cristaux microscopiques de rubis, de topaze, de spinelle et de hyacinthe. Exploitation. — Les terrains diamantifères du district de Bandjoe Irang, pas plus que ceux des autres districts, n'ont jamais été l'objet d'aucune exploitation systématique et régulière. Ils sont fouillés depuis des siècles par les indigènes, d'une façon très primitive, au moyen de puits. Mais, en certains points, ces puits sont si nombreux et si voisins les uns des autres que le sol est, on peut dire, complètement retourné, et cela sur des superficies quelquefois considérables. Les puits creusés par les indigènes sont de section carrée et mesurent l m ,65 à l m ,75 de côté. Leur profondeur se compte par tangga. On appelle « tangga » un plancher occupant la moitié de la section du puits, sur lequel se tiennent les ouvriers occupés à l'extraction des terres et à l'épuisement des eaux, àl'épuisement surtout, car les terrains sont extrêmement aquifères. Le premier «tangga)) est installé à l m ,60 environ de profondeur; deux, trois ou quatre indigènes y prennent place, selon les nécessités du travail ; leurs fonctions consistent à se baisser pour saisir avec les mains soit la petite corbeille [angkatari) pleine de terre, soit le seau en bois plein d'eau que les camarades du fond viennent de mettre sur le « tangga » entre leurs pieds, et à faire passer les seaux par-dessus leur épaule pour les vider au dehors, ou àtransTome XX, 1901. i