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LES
GISEMENTS
DIAMANTIFÈRES
1893) (*) et s'était beaucoup préoccupé de la question de l'origine des diamants. Il avait observé que les bassins supérieurs des rivières dont les vallées sont diamantifères sont constitués principalement par des schistes cristallins; cependant, il reconnaissait que la prédominance des schistes n'était pas une garantie de l'existence de diamants dans les vallées subordonnées; il admettait alors que seules certaines zones spéciales de ces schistes, assimilables, en somme, à des filons, renfermaient ou renferment encore les diamants en place. Mais on ne trouve parmi les éléments du gravier diamantifère aucun fragment de schiste cristallin; il me semble donc plus conforme aux faits observés et aussi plus simple d'admettre que la roche mère du diamant dans la région est une granulite ou une pegmatite. Le fait qu'on n'a pas retrouvé de roches de cette nature dans le pays peut provenir d'observations incomplètes, car les montagnes qui limitent le bassin sont d'accès très difficile et, par suite, peu connues, ou bien de ce que les affleurements en sont recouverts de débris. Le diamant et les minéraux qui l'accompagnent. — Les diamants de Martapoeraont presque toujours des formes cristallines tout à fait distinctes ; ils ont été peu roulés ; les angles et les arêtes des cristaux sont d'une parfaite netteté; on dirait parfois des pierres fraîchement taillées. On rencontre fréquemment l'octaèdre ; on trouve aussi le dodécaèdre, l'héinihexoctaèdre, etc. Ces diamants sont transparents comme de l'eau pure, ou bien, plus fréquemment, teintés de jaune, ou encore jaune franc, rose, rouge (intanrajah, c'est-à-dire diamant roi), bleutés (intan ajer laut, c'est-à-dire diamant eau de mer), fumés ou noirs. Les diamants rouges et bleus sont très rares et en très (*) C'est de cet ouvrage que sont extraits tous les détails historiques et statistiques contenus dans la présente note.
DË
LA
REGION
SUD-EST
DE
i/lLE
DE
BORNEO
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haute faveur; les diamants noirs sont plus rares encore et peut-être plus recherchés par les indigènes, parce qu'ils sont considérés comme des amulettes éloignant les mauvais sorts. D'après Hooze, on trouve aussi dans ces gisements des diamants concrétionnés. Pour l'éclat et la pureté, les diamants de Martapoera ont toujours été très renommés. Les indigènes, grands amateurs de pierreries, n'en veulent point d'autres. Aussi tous ceux que colportent là-bas les marchands arabes sont-ils censés provenir de Tjampaka (Tjampaka est à peu près le seul point où les alluvions à diamants soient de nos jours un peu travaillées) ; en réalité, ils proviennent du Cap à peu près tous, car on ne produit presque plus rien dans toute l'étendue des districts diamantifères de ce coin de Bornéo. Les diamants de Martapoera sont considérés comme plus durs, en général, que ceux du Cap. La plus grosse pierre trouvée dans le district au cours du xix e siècle le fut vers 1850 ; elle pesait 77 carats ; elle fui rencontrée à Goenong Lawak, non loin de Tjampaka. D'après la tradition, deux autres diamants, l'un de 106, l'autre de 74 carats, auraient été trouvés antérieurement. En 1865, on trouva à Tjampaka un diamant de 25 carats. Un autre de 21 carats a été trouvé près du village de Bandjoe Irang, d'autres de 20, 13 et 12 carats près de Bentok. On peut admettre, en outre, qu'une certaine quantité de pierres de 5 à 6 carats ont été retirées de ces terrains; mais on peut dire que, d'une façon générale, les diamants de Martapoera sont de petits diamants, de moins de 1 carat. Les diamants sont accompagnés dans le gravier de plusieurs autres minéraux intéressants : L'or , en grains et en petites pépites dans le haut des vallées, en pellicules minces et légères flottant sur l'eau avec la plus grande facilité dans les zones basses ;