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LES GISEMENTS DIAMANTIFÈRES
plus loin, il y a lieu de considérer comme utile la zone allant du point où on a pris l'essai jusqu'à la roche de fond. Cette roche de fond, sur laquelle repose l'ensemble des dépôts alluvionnaires, c'est soit une argile rouge compacte, soit des schistes argileux gris bleu foncé très consistants. En quelques points seulement, dans" les parties hautes des vallées, la couche diamantifère repose sur des alluvions plus anciennes qu'elle-même, sorte de conglomérat de galets de roches vertes très décomposé à la partie supérieure et au-dessous duquel on retrouve l'argile rouge. L'argile rouge et les schistes gris bleu foncé qu'elle surmonte appartiennent à l'étage éocène et constituent les collines entre lesquelles serpentent les vallées à diamants. Des couches de grès sont intercalées dans les schistes et aussi de nombreuses couches de houille bitumineuse, dont quelques-unes sont exploitables et ont été l'objet de diverses tentatives d'exploitation en plusieurs points -de la longue bande de terrain que forme l'étage. Au contact des graviers, l'argile rouge est gréseuse et les schistes sont transformés en une boue argileuse compacte noire avec colorations en traînées bleuâtres ou verdâtres. Les schistes constituent la roche de fond — le « piantakan » ou « pejantakan » , comme l'appellent les indigènes — dans les parties élargies et basses du gisement; l'argile dans les vallées étroites et sur les flancs des collines ; car les graviers à diamants ne se trouvent pas seulement dans les thalwegs, on les rencontre aussi parfois sur les pentes et jusque sur les sommets des collines. Mais, à mesure que l'on remonte à partir du ruisseau, l'épaisseur de la couche diminue, ses éléments deviennent plus petits, les diamants y sont infiniment plus rares et de plus faibles dimensions; en même temps, sa distance de la surface s'affaiblit, jusqu'à devenir nulle à une certaine hauteur, où elle affleure. En résumé, la formation diamantifère est alluvionnaire
DE LA RÉGION" SDD-EST DE L'iLE DE BORNÉO
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et postérieure à l'éocène. Depuis qu'elle a été déposée, il n'y a eu aucun changement dans l'orographie générale du pays; elle appartient donc à la période quaternaire. Et il est assez facile de se rendre compte de la manière dont elle a dû être créée : par une inondation très violente ayant recouvert presque jusqu'au sommet les collines déjà existantes et entraînant avec elle une masse de débris arrachés dans les montagnes qui limitent le bassin. De ces débris, la plus grande partie et les fragments les plus lourds se sont naturellement déposés dans les chenaux qu'étaient les thalwegs. Puis sont venues d'autres inondations de moins grande amplitude et moins violentes, qui ont recouvert d'un manteau d'alluvions stériles les graviers riches laissés par les premières grandes eaux. Et, depuis, les remaniements ont été à peu près nuls dans l'ensemble. Sur les collines seulement, les précipitations atmosphériques ont pu opérer en quelques points une concentration naturelle des parties de la couche diamantifère en affleurements ou voisines des affleurements, et ainsi se sont formées des zones de faible étendue, mais plus riches et surtout très faciles à travailler, parce qu'elles étaient toujours sèches, qui ont fait la réputation de quelques padangs — on appelle ainsi les croupes larges et peu inclinées des collines — et des pulo — îlots — que l'on rencontre çà et là dans le district et qui sont d'ailleurs aujourd'hui épuisés. D après les caractères généraux des graviers à diamants, les roches qui renfermaient les diamants en place étaient des roches acides et appartenaient à la famille des granulites ; elles étaient accompagnées de filons puissants de quartz. L'ingénieur du Gouvernement hollandais Hooze, mort aujourd'hui, qui a été en résidence à Martapoera durant plusieurs années, avait fait une étude géologique très complète de toute la région (étude parue dans le Jahrboek von het Mijnwezen in N.O.I., 22 e année,