Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 13]

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ÉTUDE

SUR

LES

FEUX

DES

MINES

DE

HOUILLE

Ce système consiste en deux murs en maçonnerie, à la partie supérieure desquels se trouvent encastrés transversalement des tronçons de rails. Sur les rails viennent reposer des plaques de tôle au-dessus desquelles on dame avec soin, comme pour les coffrages, de la terre argileuse destinée à bouclier tout vide entre la plaque de fer et la couronne de charbon. Ce mode d'opérer a donné jusqu'il ce jour de bons résultats. Il paraît réunir les avantages du coffrage et de la voûte sans en avoir les inconvénients-. Barrages. — Si pour une cause quelconque on doit perdre un tronçon de galerie en feu, celle-ci devra être fermée aux extrémités de la partie à abandonner, au moyen de barrages que l'on construira en planches, en terre damée (pilonnage) ou en maçonnerie, cette dernière pouvant être effectuée en pierre et chaux ou en pierre et terre. Ce dernier genre de maçonnerie n'est autre, au fond, que le pilonnage en terre, damée dans lequel les pierres sont noyées dans l'argile. Il a sur ce dernier l'avantage d'une exécution plus rapide, un moindre retrait à la chaleur et une solidité plus grande; mais il doit être fait avec beaucoup de soin. De même que le pilonnage, il se termine à la partie supérieure par le vide triangulaire déjà indiqué pour les coffrages. Le feu se trouvant isolé par. l'un des moyens ci-dessus et son développement arrêté ou du moins ralenti, on essaiera de s'en débarrasser entièrement. Pour cela, si l'on peut dominer la partie atteinte, on aura recours à un embouage pour lequel on emploiera des matières plus ou moins fines, selon qu'on se proposera soit de produire un simple colmatage et de boucher de légères fissures, soit qu'on ait à combler une galerie vide et effectuer un vrai remblayage. L'embouage donne toujours de bons résultats et sou-

DANS

LE

BASSIN

D'AUBIN-DECAZEVILLE

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vent même assure la disparition du mal, tel le cas constaté à la mine de Bouquiès : Un feu très violent s'était développé au Sud du niveau 232 de cette mine (Grande Veine), dans des charbons disloqués par d'anciens travaux. On parvint, non sans peine, à remblayer la galerie atteinte, en laissant subsister en couronne plusieurs cloches d'éboulement, communiquant la plupart avec la galerie 238 abandonnée vide. On traça à la cote 240 une galerie en direction, d'où partaient une série de recoupes à l'aide desquelles fut pratiqué l'embouage au fur et à mesure de l'avancement. Malheureusement ce travail fut arrêté trop tôt et laissa en avant des parties encore vides. Les résultats furent cependant excellents dans toute la zone atteinte par l'embouage, où l'on put dépiier la deuxième tranche 2:32, sans avoir à lutter contre le feu, en dessous même des énormes brasiers que nous avions vus quelques mois plus tôt. On parvint de même à enlever à l'aplomb les deux tranches du sous-étage 227 immédiatement inférieur. Un second moyen employé avec succès aux mines de Decazeville consiste à « faire donner la masse » , c'est-àdire à écraser et étouffer le feu par la charge du dessus. Pour ce faire, on circonscrit la partie incandescente par un pilier que l'on enlève' au moyen d'une série de recoupes poussées jusqu'au contact du feu, puis remblayées avec grand soin en ne laissant aucun bois au milieu des remblais. Ceux-ci, se trouvant fortement comprimés par suite de l 'affaissement qui résulte du dépilage, interceptent tout accès de l'air et entraînent ordinairement la disparition du feu.