Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 154]

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EN L'AN

REVUE DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES

existent encore dans beaucoup de grandes villes pourraient être supprimés, les bestiaux étant abattus aux centres de production et la viande seule étant transportée. Envisagée au point de vue technique, l'opération abaisserait certainement le prix de revient de la viande, &i la qualité en serait améliorée, car les bestiaux souffrent pendant le transport à grande distance; mais elle déplacerait des intérêts importants, ceux de coopérations de bouchers et des industries traitant les produits des animaux autres que la viande, tels que les peaux. En considérant la distribution finale des denrées, on voit que bien des produits alimentaires de toute sorte sont perdus, et surtout déjà altérés au moment où on les consomme, faute d'un emploi suffisant des procédés de conservation par le froid. Transport et conservation des denrées alimentaires. — Le transport à grande distance et la longue conservation dos denrées alimentaires exigent, suivant les cas et suivant la nature des denrées, une congélation à très basse température, ou simplement le maintien à une température voisine de zéro. Les procédés de refroidissement sont fort utiles aussi pour les transports à faible distance et pour la conservation pendant un petit nombre de jours. Quand il s'agit de transport en grande masse dans des navires, ou de conservation dans de vastes magasins, on obtient le refroidissement à l'aide de machines frigorifiques spéciales. Pour le transport en faibles quantités, notamment par wagons de chemins de fer, et pour la conservation chez les détaillants et chez les particuliers, on se sert de glace, disposée pour rafraîchir un courant d'air convenablement dirigé. Il est a souhaiter que la glace cesse d'être un objet de luxe dans certains pays, et que le prix s'en abaisse assez pour qu'elle soit largement consommée.

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Refroidissement des locaux habités. — Une application possible des procédés de refroidissement artificiel consisterait it abaisser la température des locaux habités dans les pays chauds. Il ne semble pas que, jusqu'à présent, (m ait fait grand'chose dans ce sens. Le problème n'est pas sans présenter des difficultés sérieuses : dans les climats chauds et humides, qui sont les plus pénibles à supporter, le refroidissement de l'air amènerait une condensation insupportable, et il faudrait en même temps l'assécher convenablement, par exemple en refroidissant fortement une fraction de l'air et en séparant 1 humidité condensée. Il semble que des installations frigorifiques convenables rendraient de grands services dans les hôpitaux des pays chauds et les établissements qui réunissent de nombreuses personnes. Machines frigorifiques. — Les machines frigorifiques agissent sur l'air ou sur des liquides volatils ou gaz liquéfiés. Les machines à air se composent d'un compresseur qui porte l'air à une pression de plusieurs 'atmosphères, et d'un moteur à air comprimé, où l'air se refroidit en se détendant. Une circulation d'eau rafraîchit l'air, souvent très chaud à la sortie du compresseur. Si la détente de l'air dans le second cylindre était adiabatique, il n'y aurait pas besoin de partir d'une pression bien élevée pour obtenir une température très basse (*). En réalité, la détente n'est pas adiabatique, à cause de la chaleur communiquée par les parois du cylindre détendeur et par la vapeur d'eau qui se condense, et se congèle

  • ) t\ et /.,. //, et p., étant les températures absolues et les pressions

initiales et finales,

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