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NOTES
SUR
LA
THEORIE
par la dissociation de l'eau, et transformés, au contact de l'oxygène superficiel, plus ou moins complètement en acide carbonique. Là me semble être l'origine première de l'acide carbonique, répandu en grande abondance dans l'atmosphère aux premières époques de la terre et utilisé par le développement de la vie organique, qui, elle-même, l'a ramené au monde minéral (calcaires organisés, etc.), d'où, en se décomposant, il peut encore une fois retourner à la vie. Là est, sans doute aussi (du moins en partie), la cause des dégagements hydrocarbures si abondants dans le volcanisme actuel et des moffettes d'acide carbonique, qui prolongent si longtemps une éruptivité éteinte (*) ; et, comme phénomène intermédiaire également, on peut citer un grand nombre de cas, où, soit le graphite, soit le bitume se trouvent dans des pegmatites et dans des quartz filoniens, c'est-à-dire dans des cristallisations d'origine relativement profonde. C'est une question, sur laquelle nous allons revenir en abordant un autre groupe de gisements de graphite, les graphites enclavés dans les roches éruptives acides, dont les exemples connus sont aujourd'hui suffisamment nombreux et bien caractérisés. Il est vrai que, dans ce cas, on peut toujours invoquer un emprunt fait par la (*) Les travaux de M. A. Gautier (C. R., 1901, passim) ont montré que, dans les granités, c'est-à-dire dans ce qu'on pourrait appeler les scories de la première fusion interne, il restait assez de traces de carbone, soufre, etc., pour donner naissance, en présence de la vapeur d'eau à 250°, dans une sorte de deuxième ou troisième fusion, aux divers gaz des fumerolles volcaniques, y compris l'hydrogène, ainsi que cela a dfi se produire plus abondamment au contact direct des magmas basiques de première fusion. Suivant lui, cette eau pourrait être empruntée à l'eau de carrière des granités eux-mêmes. Pour les carbures d'hydrogène, il y a lieu cependant de remarquer que les carbonates calcaires des granités, dont la réduction a donné ces gaz dans les expériences en question, sont, au moins en majeure partie, des produits d'altération secondaire, dus à la fixation de l'acide carbonique de l'eau par la chaux des plagioclases, et que les granités intacts de la profondeur doivent contenir beaucoup moins d'éléments carburés.
DES
GITES
MINÉRAUX
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roche éruptive à des sédiments traversés, dont elle aurait refondu des éléments, et nous allons voir cette question posée pour le graphite de Sibérie ; mais je ne crois pas que, dans la majorité des cas, on puisse admettre semblable hypothèse. Graphite dans des roches acides. — Dans cet ordre d'idées, M. Moissan a signalé un exemple curieux et assez exceptionnel de pegmatite graphitique à graphite foisonnant. C'est une pegmatite d'Amérique, qui renfermait jusqu'à 13 p. 100 de graphite, à l'état de cristaux lamelleux ayant souvent plus de 1 centimètre de diamètre. Ces cristaux de graphite avaient été consolidés antérieurement au quartz et au feldspath, qui s'étaient moulés sur eux : peut-être avaient-ils commencé par se former en profondeur à haute température ; après quoi, dans la montée filonienne, une dissolution de carbonates alcalins avait précipité sur eux la pegmatite. Je ne sais si cette pegmatite provenait du gisement de Ticonderoga (N.-Y.), où l'on trouve, en effet, des pegmatites à graphite et quelquefois du graphite avec de la calcite. D'après de Charpentier(*), le granité du Port de la Quorre, dans l'Ariège, renferme également des nids de graphite, mais ici non foisonnants (graphitite) ,avec tourmaline, etc. Dans les monts d'Ilmenj , Auerbach (1856) et Rose (1872) ont décrit des concrétions de graphite au milieu d'un granité pauvre en mica, auxquelles MM. Vernadsky et Schklarewsky viennent de consacrer une étude (**). Selon ces savants, .ce graphite, qui ne peut avoir une origine pseudomorphique, forme des concrétions centrées, sphéroïdales, à structure radiée, avec inclusions des miné(*) In LACROIX, Miner, de la France, II, 358. I *) Bulletin des Natur. de Moscou, n° 3, 1900 (en russe, avec résumé français).