Annales des Mines (1903, série 10, volume 3) [Image 104]

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RICHESSES MINÉRALES DES POSSESSIONS RUSSES

que des pépites. L'or des conglomérats est, en immense majorité, de l'or de petites dimensions. J'ajoute que nombre de ces grains d'or, aplatis par la pression des terrains, présentent les stries caractéristiques d'un laminage sous pression, comme doit le faire un cheminement par moraine profonde, sur le fond d'un glacier qui s'écoule. Il me paraît indubitable que les glaciers du Pamir s'étendaient, à l'époque éocène, depuis les cimes de ce haut plateau montagneux jusque sur le rivage de la mer ou plus exactement des eaux de salure faible ou même douces qui s'étendaient dans le golfe qu'enserrait au Nord la chaîne de l'Ai aï. Les condensations intenses de la vapeur d'eau, qui étaient la conséquence de la proximité de la mer, se traduisaient par un développement glaciaire, dont les restes actuels, quelque imposants qu'ils puissent être, ne sont qu'une survivance infime. Toutes les observations de mes prédécesseurs dans l'Asie Centrale et les miennes propres concordent à reconnaître que l'évolution vers un régime continental, la diminution constante des précipitations atmosphériques, la siccité extrême du climat et ses variations considérables suivant les saisons, dominent d'une manière absolue dans tous les ordres de phénomènes naturels dont ces pays sont le théâtre. Qn» s'agisse de géologie, de géographie physique, de phénomènes alluvionnaires ou éoliens, c'est toujours à l'assèchement de la dépression aralo-caspienne qu'il faut se reporter pour avoir une claire compréhension des conséquences de ce fait. On peut en dire autant des manifestations de la vie végétale et animale, qui sont liées d'une manière intime et indissoluble à cette grande et profonde modification terrestre : la disparition d'une mer. Conclusions. — Ma conclusion est donc que l 'origiD* des grandes masses de conglomérats, qui atteignent pnfc

EN ASIE CENTRALE

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sieurs milliers de mètres de puissance, depuis le fond de la vallée du Yak-Sou (cote 2.000) jusqu'au sommet du pic de Khazret-i-Shah (4.300 mètres), qui se trouve en plein conglomérat supérieur, friable, doit être cherchée dam une. action glaciaire . Ce sont d'immenses moraines, apportées par les glaciers du Pamir, qui, à l'époque éocène, déversaient leurs résidus par-dessus la vallée du Piandje, non tracée encore à cette époque. Ces moraines, nivelées par les eaux littorales au fur et a mesure de leur dépôt, se sont transformées en véritables bancs de conglomérats plus ou moins cimentés, qui couvrent, sur un espace de plusieurs centaines de verstes, le flanc ouest de la chaîne du Darvaz. Composition de ces conglomérats. — J'ai dit plus haut que ces conglomérats alternent à leur base avec des bancs de poudingues et de grès plus ou moins grossiers. Cette formation est tout à fait stérile en or. A la partie supérieure de la formation, les conglomérats sont purs, exempts de bancs de grès et ordinairement assez friables. Us contiennent, en général, de petites quantités d'or, tout à fait inexploitables industriellement parlant ; mais les érosions extraordinairement puissantes auxquelles ils ont été soumis depuis l'époque de leur formation ont concentré l'or qu'ils contenaient dans le thalweg des vallées. Grâce au poids spécifique élevé du métal précieux (plus de 19), il s'est ainsi formé, sur des épaisseurs considérables, dans le lit des cours d'eau actuels, des dépôts enrichis, exploitables industriellement avec grands profits, par des moyens appropriés. d ai tracé sur la carte de Boukharie (Pl. V) la surface occupée par ces conglomérats. En outre de la grande bande dont j'ai parlé plus haut, il existe deux autres Petits bassins, l'un à Ravno, l'autre à Obi-Sanghi-KherSOAV , séparés complètement de la masse principale.