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RICHESSES MINÉRALES DES POSSESSIONS RUSSES
tingent de moraines superficielles, qui produisent six moraines distinctes, parfaitement alignées, lesquelles finissent par se confondre en aval en une mer de cailloux sur lesquels la circulation à cheval devient possible, sauf aux endroits où les crevasses et les trous béants aboutissant à la rivière souterraine exigent le passage à pied. A 3.100 mètres, moraine terminale. Le glacier forme un magnifique talus de glace, régulier, de 40 mètres de hauteur et de 100 mètres de large, dont la rivière boueuse sort tumultueusement. Nous campons à 2.560 mètres, après avoir passé encore quelques ponts de neige; entre les deux derniers, nous rencontrons une source d'eau chaude, chargée de sel de fer (40° C), sortant des granits qui forment l'ossature de la région parcourue dans la journée. Le lendemain, 9/22 juillet, nous rencontrons, au premier village kirghize, au confluent de l'Ak-Terek (1.883 mètres), une énorme moraine de plus de 40 mètres de hauteur, qui barre les deux vallées un peu au-dessous du village précité. La rivière, qui prend à partir de là le nom de Zaralou, passe dans une série de défilés impraticables, qui nécessitent l'ascension, par un sentier latéral, du col dit Karathégine (2.863 mètres). On rencontre sur ces hauteurs des Kirghizes hospitaliers qui passent l'été dans ces pâturages alpestres. Enfin, le 10/23 juillet, après une étape de 50 kilomètres, nous arrivons à l'important village de Sokh, où nous rencontrons deux fonctionnaires russes, un garde forestier et un agent de police. Nous n'avions pas vu un seul Russe depuis deux mois. A partir de Sokh, la carte do l'État-Maj or donne des indications précises sur l'itinéraire suivi. En fait, nous avons levé à la boussole et nivelé au baromètre un itinéraire entièrement nouveau sur une longueur de près de 150 kuV
EN ASIE CENTRALE
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mètres et reconnu un passage des monts Alaï, dit col de Karagouch-Kana, à une altitude d'environ 5.000 pieds inférieure à celle indiquée sur les cartes russes. Ce col, bien qu'occupé par un glacier, permet d'aller, pendant toute la saison d'été, de Kokand, grande ville de plus de 100.000 habitants située au débouché de la rivière de Sokh, dans le Karathégine en quatre jours de marche. Le même trajet, en passant par Margellan et le col de Tenguis-Ba'ï, exige neuf jours de voyage. La copie du carnet de levé de plans de la Mission sur ce parcours a été remise au bureau topographique de l'État-Maj or Russe à Tachkent. En résumé, sur un parcours de 150 kilomètres, nous avons pu assister à la naissance de la rivière de Sokh à sa sortie du glacier de Karagouch-Kana; elle s'est gonflée sous nos yeux de tous les affluents, plus ou moins tumultueux, qui descendent en grondant des glaciers adjacents, et nous avons suivi, encaissée dans la vallée glaciaire lui la contient jusqu'à son arrivée en plaine, cette rivière vraiment paradoxale. Constitution des oasis du Ferganah. — Tout à coup, au débouché des montagnes, le tableau change subitement. Un immense océan de verdure paraissant à l'œil d'une horizontalité parfaite, mais ayant en réalité une pente longitudinale assez forte, forme une oasis délicieuse sous le ciel brûlant et sans nuages qui surplombe. C'est l'oasis de Kokand, dans laquelle le géologue reconnaît immédiatement la forme du cône de déjection si caractéristique d'un fleuve glaciaire. C'est un spectacle vraiment grandiose que de voir ces grands phénomènes naturels d'érosions glaciaires utilisés et asservis par l'homme par des moyens aussi simples qu'ingénieux. Des milliers do canaux, ramifiés à l'infini, portent, sur feus les points de cette vaste nappe alluvionnaire, la vie