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EX ASIE CENTRALE
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RICHESSES MINÉRALES DES POSSESSIONS RUSSES
dessèchement du courant de sortie est un fait récent. Au Nord du lac, la chaîne est traversée par le col de Tachrobat ou du «Caravansérail de pierre », où, en effet, s'élevait autrefois un refuge pour les marchands. Les caravanes de Vierny à Kachkar passent toutes par le ïach-robat et le Touroug-art, même en hiver, apportant aux riverains du Tarim des marmites et d'autres objets de quincaillerie russe, et prenant un échange les grossières, mais solides étoffes de coton que fabriquent les Kachgariens. C'est au Sud de Touroug-art, dans la vallée même du Toyoun ou Toyan, suivie par les caravanes, que Stoliczka croyait avoir reconnu l'existence d'anciens volcans, semblables à ceux qui, près de Tourfan et de Pichan, flambaient jadis sur les bords delà même «mer Desséchée». Mouchketoff, en parcourant la contrée, reconnut la cause de ce phénomène, dû à la combustion des lignites et non à une origine volcanique de ces montagnes : leurs roches sont des porphyres augitiques et des diabases. De larges « sirts » ou plateaux déserts forment, au Sud du TianChan, des terrasses avancées, sortes de degrés extérieurs sur lesquels s'appuie la masse des montagnes Célestes. A l'ouest de Touroug-art, la chaîne méridionale se relève à une grande hauteur et, d'un col situé au Nord, dans une chaîne parallèle, Osten-Sacken n'a pas compté moins de 68 pics neigeux se dressant sur le faîte. La direction initiale de l'arête est celle du Nord-Est au SudOuest; mais elle se reploie vers l'Ouest, puis vers le NordOuest, dans le même sens que les ramifications extrêmes des chaînes septentrionales. En se recourbant ainsi de manière à croiser les arêtes parallèles du Thian-Chan central, les massifs de la chaîne traversant le Kara-teke, le Souyok ou Souok (le froid), le Kara-kol, le Yassi-Taou, le Kog-art-taou, l'Ouroumbach, le Tchitchikli, devaient nécessairement retenir les eaux dans les sillons parallèles des chaînes de l'intérieur et causer la formation d'iniioni-
brables lacs, qui se sont maintenant vidés pour la plupart dans le défilé par lequel s'échappent les eaux du Narine. De ce côté, le système des monts Célestes est parfaitement limité, puisque les plaines du Ferganah s'étendent à la base de la chaîne; mais, à l'angle Sud occidental du Tian-Chan proprement dit, divers massifs s'alignent vers le Sud-Ouest pour continuer les monts Célestes par l'Alaï : c'est là que l'énorme voussure du TianChan vient effleurer la masse quadrangulaire du Pamir, qui limite à l'Ouest la dépression profonde où coulent les eaux du Tarim. Encore au commencement de la période tertiaire, un large détroit maritime, semé de monts insulaires, réunissait le Ferganah et la Kachgariepar le Koghart,et séparait ainsi complètement le plateau du Pamir de celui qui porte les montagnes du Tian-Chan. Tout le système des monts Célestes était traversé obliquement du Non -Est au Sud-Ouest par une chaîne de grands lacs, vastes mers intérieures, dont il ne reste plus qu'une, l'Issik-Koul : le lac de Kouldja et celui du Ferganah se sont comblés en amont et vidés en aval. Au nord de la haute vallée du Narine, la chaîne principale, l'une des plus hautes des monts Célestes, est celle qui a reçu le nom de Terskei-Ala-taou ou d'Ala-taou « de l'Ombre », par contraste avec le Koungei-Ala-taou oul'Alataou « du Soleil », qui se dresse de l'autre côté du « lac Chaud » , et dont les roches sans verdure resplendissent aux rayons solaires : c'est la même opposition que celle du bach et de la soulane dans les Pyrénées françaises. Vu des bords del'Issik-Koul, le Terskei-Ala-taou est plus verdoyant que le Koungei-Ala-taou, grâce à l'humidité de ses pentes : par les bouches de ses vallées, on aperçoit au loin les forêts de pins et les pâturages qui s'étendent a la base des névés. En gravissant ces montagnes, on escalade d'anciennes moraines dont les blocs amoncelés sont revêtus de mousse, enserrés par les racines des pins.