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RICHESSES
MINÉRALES
DES
POSSESSIONS
RUSSES
ron, sont fournis par l'évaporation des lacs salés des territoires kirghizes. Les steppes kirghizes et de Baraba sont, en effet, caractérisées par le grand nombre de lacs qu'elles possèdent. Ces lacs, dans le Nord et dans certains rayons de relief plus accidenté, contiennent de l'eau douce ;mais, à mesure que l'on se dirige vers le Sud, ils fournissent une eau saumâtre qui, dans la partie méridionale de ces contrées, devient de l'eau salée. Ces lacs sont alimentés le plus souvent par les seules précipitations atmosphériques, très faibles dans ces régions. Très peu profonds, ils se dessèchent en été sous l'action d'un soleil intense et laissent déposer d'épaisses couches de sels, tantôt formées de chlorure de sodium à peu près pur, tantôt de mélanges de sels divers, tantôt enfin de sel de Glauber. Suivant la richesse des lacs, ces dépôts se forment tantôt tous les ans, tantôt tous les deux ou trois ans. On compte dans les steppes kirghizes jusqu'à 700 lacs dont les eaux sont saumâtres ou salées. Sauf trois lacs, qui sont remis par l'État en location à des particuliers, tous les autres sont exploités sans contrôle par les populations kirghizes ou cosaques qui vivent aux alentours. Ces trois lacs, les plus importants, sont ceux de Koriakovskoié et de Karaçouskoié (près de Pavlodar) et de Karabachskoié, non loin de Semipalatinsk. Le lac Koriakovskoié fournit le sel le plus réputé; l'extraction atteint annuellement le chiffre de 1.200.000 pouds environ; elle occupe en été jusqu'à 1.200 ouvriers, presque tous kirghizes. Les deux autres lacs fournissent respectivement 100.000 et 350.000 pouds annuels. Cette statistique paraît inférieure à laréalité, car les Kirghizes, Cosaqueset autres populations des steppes ont la jouissance gratuite du
EN
ASIE
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CENTRALE
nombre de lacs salés, dontla production n'est pas mentionnée dans les chiffres officiels. C'est ainsi qu'on estime que l'extraction totale annuelle de sel des lacs des seules steppes kirghizes atteint 5.000.000 de pouds (*). L'extraction du sel a lieu par les moyens les plus simples. On enlève du fond du lac les dépôts salés, on les lave grossièrement, puis on les entasse sur les berges. Ce sel est ensuite chargé sur charrettes traînées par des chevaux ou des chameaux et transporté jusqu'à l'Irtich, où on le transborde sur péniches pour l'expédier par la rivière vers les districts agricoles du gouvernement de Tobolsk. C'est à Tchernoiarka, sur l'Irtich, que se font les chargements de sel de Koriakovskoié. Main-d'œuvre. — Je dois dire, en terminant cette étude rapide, quelques mots de la question de la main-d'œuvre applicable à l'industrie minière qui pourra être fournie par les populations vivant dans le Turkestan. Une expérience déjà longue m'a convaincu de l'importance majeure de cet élément dans le développement minier des pays neufs. On peut même dire que la question ouvrière est la clef de toute entreprise nouvelle dans des pays qui n'ont pas encore été ouverts à l'industrie intensive. Il est donc indispensable d'examiner quelles sont les catégories de travailleurs qui pourront être affectées au développement des richesses minières que je viens d'énumérer, quelle est la valeur intrinsèque de cette main-d'œuvre et, enfin, quels sont les salaires qu'il faudra lui payer pour l'attirer sur les mines et la décider à s'habituer au travail sous terre. H semble, à première vue, que les populations des steppes, habituées à la vie pastorale, sont plus difficiles à (*) La Sibérie économique, par p. 190,
p ans,
A.
AULAUNON, 1
vol., Guillaumin,
1901,