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LE GISEMENT DE FER SPATHIQUE
de l'Erzberg et si elle ne conduit pas à des conclusions incompatibles avec la réalité. En premier lieu, toutes les observations que nous avons rapportées antérieurement semblent établir qu'une stratification très troublée, une sédimentation très irrégulière sont de règle dans les formations primaires de cette région. Les tunnels de la ligne Eisenerz-Vordernberg, percés pendant les années 1889-1890, c'est-à-dire trois ans après la visite de M. Vacek, en ont fourni des exemples frappants. Le principe de continuité est donc au moins très contestable. Voyons maintenant comment se vérifient dans la réalité les conséquences que l'on en déduit. En ce qui concerne l'âge de la grauwacke de l'Erzberg, les travaux de chemins de fer ont montré sur les flancs du Grôssingberg des couches de grauwacke interstratifiées dans des schistes, ce qui est incompatible avec l'hypothèse de M. Vacek, à moins qu'il n'existe plusieurs niveaux de grauwackes, auquel cas cette hypothèse n'est plus suffisamment justifiée. Donc, sans rien préjuger au sujet do l'identification de la grauwacke et des gneiss de Blasseneck, on paut dire que, dans le voisinage d'Eisenerz, il n'est pas encore prouvé que la grauwacke soit le terme le plus ancien : la question des relations entre la grauwacke, les schistes et les calcaires reste ce qu'elle était auparavant, c'est-à-dire assez mal éclaircie. Il y a d'autres questions bien plus importantes ; ce sont celles relatives à la constitution profonde du gisement. M. Vacek conclut que le Dévonien inférieur s'est déposé en transgression dans mie cuvette formée par la grauwacke. Il faut se rendre compte de la portée de ces termes et do l'amplitude de la transgression : tous les calcaires du sommet de l'Erzberg, dont la puissance totale dépasse 300 mètres, doivent se coincer contre la grauwacke avant l'affleurement de Gloriette; c'est-à-
DE L'ERZBERG, PRÈS EISENERZ, EN STYRIE
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dire que, pendant toute la durée du dépôt de ces couches, la transgression ne se serait étendue que sur une longueur de 1.200 à 1.500 mètres. Ceci peut paraître un peu surprenant, d'autant plus que ces dépôts, essentiellement littoraux, ne comporteraient aucun élément détritique : ils se composent, en effet, de carbonate de fer et do calcaires, non pas construits, mais stratifiés, et même, suivant M. Vacek, régulièrement stratifiés. Une telle conception semble peu conforme aux notions géologiques que l'on peut avoir sur la formation des dépôts littoraux. On aurait peine à la justifier par l'observation : Schouppe, qui connaissait très bien le gisement, assure qu'il y a concordance parfaite entre la formation métallifère et la grauwacke sous-jacente. Si cela est ainsi et si la transgression que suppose M. Vacek n'existe pas, il faut bien admettre que les couches de Gloriette et du sommet de l'Erzberg sont au même niveau géologique et ne diffèrent que par l'effet des irrégularités de la sédimentation ou do la minéralisation; dès lors on n'a plus aucune raison pour croire à une interruption entre les deux parties du gisement, et il devient improbable que le gisement principal date de l'époque permienne. Conclusion. — En résumé, sans contester le grand intérêt qui s'attache aux idées émises par M. Vacek, on peut regretter qu'il n'ait pas cherché davantage à les contrôler par les faits. Sa théorie est en désaccord avec plusieurs observations que l'on avait toutes raisons de croire exactes; à certains points de vue, elle semble tout à fait anormale : il n'y aura donc lieu de l'accepter, sans réserve que le jour où elle s'appuiera sur des arguments tirés d'une sérieuse étude stratigraphique. La géologie locale dos environs d'Eisenerz reste obscure, et l'un des mérites de M. Vacek est d'avoir mis en évidence ces obscurités. Il est à souhaiter que les dis-